Résumé
L’idée de l’espace a été depuis plusieurs siècles un des grands instruments de la science de la nature, qu’il s’agît de celle de Newton ou de celle d’Einstein. Il est d’autant plus étonnant que dans la pensée Grecque — origine cependant de tant d’autres notions fondamentales de la science moderne — on ne trouve rien qui correspond exactement à la notion actuelle de l’espace1. Si, par exemple, celles de la matière et du temps ont eu des antécédents plus ou moins directs dans l’Antiquité et au Moyen Âge, il ne se produit rien de tel par rapport à la notion de l’espace. Au contraire: l’aristotélisme, et à sa suite le Moyen Âge, rejetait comme absurde tout ce qui s’en était plus ou moins rapproché. Tout en admettant qu’on puisse parler d’un lieu où se trouvent les choses naturelles que nous présente l’expérience, les péripatéticiens et, dans leur sillage, les scolastiques refusaient de croire qu’on puisse soutenir qu’il existe un espace ou quelque chose de pareil. Or, étant donné l’origine relativement récente de notre idée de l’espace, il faut qu’elle se soit définie au cours d’une discussion avec les philosophies aristotélicienne et scolastique, et par opposition à elles.
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Reference
Ni tôno5 ni 7Cwpa, ni du reste Standatrlµa ou tb xevôv ne peuvent être considérés comme des équivalents exacts. Voir: Keimpe Algra,Concepts of Space in Classical and Hellenistic Greek Philosophy, Thèse, Utrecht 1988, pp. 25–32. Je profite de cette occasion de dire à M. Keimpe Algra ma reconnaissance pour les améliorations qu’il a suggérées et de remercier M. Theo Verbeek pour sa bienveillance de corriger mon français.
Bernardino Telesio ossia studi storicisul’ideadellanatura nelRisorgimentoitaliano, t. i, Florence 1872, p. 230.
Max Jammer, Concepts of Space. The History of Theories of Space in Physics (Cambridge, Mass.: Harvard up,1954), p. 88: «The works of Telesio, Patritius, and Campanella show that Italian natural philosophy must be credited with having emancipated the concept of space from the scholastic substance–accident scheme.»
Paul Oskar Kristeller, Eight Philosophers of the Italian Renaissance, Stanford: Stanford up, 1964, p.104: «it was Telesio himself who gave terminological precision to the word ‹ spatium› (space) and substituted it for ‹locus›»; he «moves away from Aristotle in the direction of Newton’s absolute space.»
Cf. Giuseppe Martano, «La ‹svolta› telesiana nella storia dei concetti di spazio e tempo», in Bernardino Telesio nel 4° centenario della morte (1588), Napoli: Istituto nazionale di studi sul Rinascimento meridionale,1989, p. 73.
Empressons-nous de préciser que l’affirmation de Fiorentino que Telesio prépare également la doctrine kantienne de la subjectivité transcendentale de l’espace, ne peut être soutenue que dans la mesure où la notion newtonienne de l’espace est présupposée dans l’œuvre de Kant.
Cf. «Gli argomenti, che da questo capitolo in poi fino alla fine del libro vengano trattati, sono completamente nuovi rispetto alle precedenti edizioni », Bernardini Telesii De rerum natura, éd. par Luigi De Franco, t. i, Cosenza: Editrice Casa del Libro,1965, p. 767 (note 58 de l’éditeur sur le Livre i, chap. xxv). Telesio ne revient à ce concept qu’au chapitre xxiii du Livre iv de l’édition de 1586 où il résume ce qu’il avait dit sur l’espace «plus haut». Aussi ce chapitre ne se trouve-t-il que dans la dernière édition de cet ouvrage. Voir l’édition par M. De Franco, t. ii, Cosenza: Casa del Libro,1974, p. 732.
«Locum spatium esse a contentorum corporum mole diversum» (36). La première partie de ce titre dit exactement le contraire de ce qu’avait affirmé, par exemple, le titre du chapitre 18 du Livre iii du Compendium Philosophiae naturalis (1ère édition Venise1534) de Girolamo Savonarola: «Locus non est spatium» (cf. les Scritti filosofici de Savonarola, éd. par Giancarlo Garfagnini et Eugenio Garin, t. ii, Rome 1988, p. 53). À mi-chemin se semble d’ailleurs trouver Lucrèce pour qui «locus ac spatium» sont identiques (cf. son De rerum natura i, 426, 472, 955, 1074 etc.). Une formule identique à celle de Telesio se trouve, par contre, dans l’Examen vanitatis doctrinae gentium (Venise 1520) de Gianfrancesco Pico, p. 768: «Spatium itaque locus est ex sese corpore quidem vacuum, sed nunquam tamen re ipsa vacuum ». Mais déjà la continuation de cette phrase (« sicuti materia aliud est quam forma, numquam tamen sine forma») montre que, contrairement à ce que veut Charles B. Schmitt, Gianfrancesco Pico della Mirandola (1469–1533) and his critique of Aristotle, The Hague: Nijhoff 1967, p. 142, Telesio ne dépend pas du jeune Pico. Tous les deux s’inspirent plutôt d’une source commune qui est Jean Philopon (voir plus bas).
Les chiffres se réfèrent aux numéros des pages de l’édition napolitaine de 1586 du De rerum natura de Telesio et dont Cesare Vasoli a procuré la réimpression (Hildesheim: Olms,1971). On les trouve aussi dans l’édition critique en trois volumes procurée par Luigi De Franco.
C’est pourquoi, comme Telesio le dit ailleurs, chacun doit admettre que le lieu doit précéder ce que se trouve en lui (42). Cf. plus loin la discussion de la priorité logique de l’espace.
Charles B. Schmitt, «Experimental Evidence for and against a Void: The Sixteenth-Century Arguments», Isis 58 (1967), p. 358: «Much of the apparent emphasis on experience found in sixteenth-century writers consists in merely repeating the experimenta of earlier treatises»; il s’agit de la «répétition d’histoires traditionelles provenant de bien des sources diverses». Cela est vrai de Telesio ainsi que des aristotéliciens qui sont combattus par lui.
Voir le jugement de Charles Schmitt, ibid., p. 36o: «Once more Telesio suggests an interesting modification of the original experiment, whichwould, accordingto him, demonstrate the opposite of what it was originally meant to show.» Ajoutons en tout cas que dans un certain sens on le trouve déjà chez Jean Philopon, dans ses In Aristotelis Physicorum libros quinque posteriores Commentaria, Berlin: Georg Reimer,1888, p. 57o, 4sq.: l’eau coulera de la clepsydre, «si les trous sont plus grands» (cf. 36: «si unum tantum clepsydrarum foramen paulo amplius effeceris… »). Aux yeux de Philopon, ainsi que de Telesio, les phénomènes de la clepsydre ne prouvent pas que le vide (Philopon) ou l’espace (Telesio) n’existent pas, mais au contraire les présupposent.
Cet argument, explicitement dirigé contre les péripatéticiens (4o), se tourne en réalité contre Telesio lui-même. Dans le passage correspondant de l’édition de 157o il avait encore affirmé que l’espace sous le ciel est entièrement rempli «parce que la nature oppose fortement le vacuum et le vide et ne le peut pas du tout tolérer» (voir la réimpression de l’edition de 157o du De rerum natura, Napoli 1989, p. 8 et 5o). Pour une volte-face comparable, cf. Luigi De Franco, Bernardino Telesio. La vita e l’opera, Cosenza: Edizioni Periferia,1989, pp. 15o–152.
Phys. iv, 4 (21ob34–211a3).
Une comparaison exacte de la terminologie du ch. xxv avec celle du texte aristotélicien cité au ch. xxvi montre toutefois que Telesio n’emprunte pas directement ces propriétés au texte d’Aristote.
C’est également pourquoi, toutes les fois que leurs énoncés nous ont semblé se rapprocher des thèses télésiennes, nous nous permettrons de renvoyer en nos notes à des auteurs anciens.
Ultérieurement cette partie du chapitre xxviii pourrait dépendre de Simplice, In Aristotelis Physicorum libros quattuor priores Commentaria, Berlin: Georg Reimer, 1882, p. 574, 23–26: Si l’on conçoit le lieu comme dimension, «trois inconvénients s’en suivent: le nombre des lieux sera infini, le lieu se mouvra localement, de manière que le premier lieu sera le lieu du second, et il y aura plusieurs lieux en même temps».
Nous n’avons pas su identifier les sources immédiates de ces arguments, que nous ne discutons pas en détail. p. 238 et 260, selon laquelle il y aurait chez Telesio une contradiction, en tant que d’une part il admet un espace pur, et que d’autre part les sens selon lui n’ont pas les moyens nécessaires à nous révéler un espace pur et exempt de tout corps.
Cette thèse pourrait en dernière instance ressortir au Timée de Platon, selon lequel «nous disons que chaque être est par nécessité quelque part et occupe un lieu et une place «(paRev âvayxaïov eivaL nou Tb ôv ânav Fv TLvL Tdncc xaL xaTéxov x(pav TLvand: 52 b).
Cela rappelle l’énoncé de Jean Philopon, Commentaria, p. 569, 7–9: «La dimension (ôLand~T~Ra) n’est jamais sans tout corps et ne le peut pas être, mais elle est quelque chose autre que les corps.» Cf. aussi p. 579,4–9: «La dimension locale, quoiqu’elle pourrait subsister en soi,… ne reste jamais inoccupée des corps».
Selon Philopon, Commentaria, p. 564, 4sq., on accepte généralement «que le lieu soit égal à ce qui est dans le lieu».
La source ultérieure de cette thèse pourrait être Platon. Dans ses énoncés correspondants sur le lieu, Telesio disait que le lieu est «entium quorumvis receptor» (36). Par là, il se rallie dans un certain sens au concept platonicien de l’hypodochè (=réceptacle). Platon affirme que ce réceptacle «accueille tous les corps» (Tim. 5o b). L’expression de Platon: «il accueille toujours toutes les choses» (Séxetac […] yap àà tà nàvta) est relativement proche de celle de Telesio: «Locus… suscipiat omnino omnia» (36).
Cf. Philopon, Commentaria, p. 581,29–31: «Le lieu n’a pas la capacité d’enlever les corps vers leurs lieux propres, mais les corps ont une tendance d’observer leur ordre».
Parallèlement Telesio dit que le lieu «reste toujours le même» et ne suit pas les êtres qui l’abandonnent. Cette formule semble être proche de la remarque de Thémiste que «le lieu lui-même reste, mais reçoit toujours d’autres corps» (µévec µèv ô avtb5 tdno5, Séxetac Sè étepa xai étepa tcüv a(oµàtcov: In Aristotelis Physica Paraphrasis, Berlin: Georg Reimer, 19oo, p.1o3,1 sq.).
Cf. Philopon, Commentaria, p. 558, 29: la dimension est «separée du corps» (xcopcotbv a(µato5). À la p. 569, 19sq., Philopon dit: «La dimension est distincte des corps qui y entrent» (~tepov napà tà èµnintovta a(µata). Quand il se hâte d’ajouter que «la dimension n’est jamais en dehors des corps», il est, comme nous venons de le voir, toujours encore de la même opinion que Telesio. À comparer aussi le stoïcien Cléomède, Théorie élémentaire (trad. par Richard Goulet), Paris: J. Vrin,198o, p. 88: «Ce en quoi est un corps doit être différent du corps qui l’occupe et le remplit» (dans l’édition Teubneriana de Hermann Ziegler, Lipsiae 1891 p. 4: Totto Sè èv ~ èotc [tb acµa] tot xatéxovto5 avtb xai nen7 rlpcoxdto5 ~tepov eivac Seï).
Il vaut la peine de citer ce passage en latin: «Quoniam vero spatium… penitus incorporeum est,… nec ipsum ab illis [= entibus], nec illa ab ipso dividenda sunt dissecandaque». Car ce passage correspond en partie littéralement à ce que dit Philopon dans ses Commentaria, p. 557, 23 sq.: «Quand le vide pénètre un corps, quelle nécessité y aurait-il qu’il le divise, étant donné le fait qu’il est incorporel? Car l’incorporel pénétrant un corps cause ni division ni scission» (tb yàQ âa(µatov xwQovv SLà a(µato5 ovSeµiav SLaiQeaLv o~Sè toµ~v âneQyà~etaL).
Aristote avait déjà dit: «L’espace doit être immobile» (Physique iv, 4, 212a18). Mais ici aussi l’auteur le plus proche de Telesio est probablement Philopon, Commentaria, p. 560, 8: «Le vide est complètement immobile (àxivgtov yàQ éotL nàvt~g tà xevàv), parce qu’il est incorporel». Cf. aussi p. 569, 13 sq.: «La dimension reçoit en soi chaque fois d’autres corps, quoiqu’elle reste immobile tant dans son ensemble que selon ses parties.» Mais il faut signaler dans ce contexte aussi un extrait des Hermetica quise trouve chez Stobéé, Eclogae i, 41,1 (Wachsmuthi, 274): «Tous les êtres se meuvent, seul le non-être est immobile». Car ici les choses ne sont pas seulement, comme c’est d’habitude chez Telesio, appelées les «êtres», mais l’espace immobile est en outre dit un non-être, tout comme c’est le cas chez notre auteur.
Selon Cléomède, Théorie élémentaire, p. 89, la «substance du vide» (vnàotaoL5 xevov) «n’est ni passif ni actif» (ovte tL nàoxovto5 ovte noLovvto5).
Ici aussi il semble que Telesio suit Jean Philopon, pour qui «le vide est complètement égal à soi-même et n’a aucune différence en soi» (Commentaria, p. 630, 21sq.).
Cf. 42: «per se corporum nulli spatium cum inhaereat, sed per se existat». Ici aussi on peut parmi les auteurs anciens comparer avant tout Philopon, Commentaria, p. 558, 29sq.: «La dimension locale est incorporelle, elle existe par soi et n’a pas son être dans quelque chose qui lui subsisterait» (tb Sè Se~t1jRa tb tonLxbv âawµatdv è~tL […] xaL xa$’ avtb vcpe~t1jxd5, ovx èv vnoxeyiév(p twL tb eivaL ëxov). Aussi chez Cléomède (Théorie élémentaire, p. 88) le vide est appelé une substance (vnd~taoL5) qui est capable d’accueillir un corps.
Il est clair que pour une solution de ce problème Telesio ne pouvait guère tirer avantage de ce que dit Aristote dans sa Physique IV, 2 (2ioai4–24) sur les diverses modes de l’être-dedans. Il y mentionne entre autres l’être de quelque chose dans un lieu (pendant qu’il ne dit rien sur l’accident et la substance). En outre il n’y réfléchit pas sur les différences entres les cas divers d’être-dedans, mais se contente d’une simple énumération.
Telesio ne parle qu’une seule fois de tridimensionnalité, et cela dans la citation d’un argument que les péripatéticiens avaient lancés contre la notion d’espace. Selon eux, les corps sont des quantités tridimensionnelles. Pour les pouvoir accueillir, l’espace devrait donc être tridimensionnel à son tour. Mais dans ce cas il serait un corps lui-même, parce que la quantité ne peut exister que comme accident d’un corps. La réponse de Telesio reste un peu vague: l’espace n’appartient pas aux corps et aux grandeurs de la sorte qu’Aristote seules connaissait (4o). Telesio ne se prononce donc pas sur la question de savoir si l’espace est peut-être un corps et une grandeur d’un type autre que ceux identifiés par le Stagirite. Si l’on pense au fait que selon lui l’espace est incorporel, il semble s’en suivre qu’il serait aussi sans dimensions. Mais pour des raisons évidentes cette conclusion apparaît peu plausible.
Cf. Phys. iv,1(2ogb4sq.).
Enn. iv.3.20: «Le lieu est à proprement parler incorporel».
Cf. par exemple la citation donnée par Stobéé, Eclogae i,18 (158 Wachsm.): « Le lieu est incorporel».
Cf. par exemple Diogène Laërce vii, 141.
Cf. Adv. Math. x et Pyrrh. Hyp. iii, 16. Le fait que le (néo-)platonisme n’a exercé sur Telesio qu’une influence négligible, pourrait se tenir à ce que Marsile Ficin, sans doute la source la plus importante pour le platonisme chez Telesio, ne s’est guère occupé du Timée de Platon et de la philosophie de la nature platonicienne en général.
Selon les indications de Luigi De Franco Telesio se serait servi de la traduction de la Physique procurée par Jean Argyropoulos à Florence vers 1460. Voir sur lui Arthur Field, «John Argyropoulos and the ‹Secret Teachings› of Plato », dans Supplementum Festivum. Studies in Honor ofPaul Oskar Kristeller, Binghamton, ny, 1987, pp. 299–326.
Ce que Charles Schmitt dit sur l’attitude du seizième siècle envers le commentaire de Philopon est très à propos ici: «Those who already had an axe to grind against Aristotle welcomed it with open arms, for it provided valuable arguments – all with an ancient pedigree – against some central Aristotelian doctrines» (« Philoponus’ Commentary on Aristotle’s Physics in the 16th Century», in: Richard Sorabji [éd.], Philoponus and the Rejection ofAristotelian Science, New York: Cornell University Press, 1987, p. 220).
Mentionnons que Charles B. Schmitt, Gianfrancesco Pico della Mirandola, p. 142 avait déjà dit sur Telesio: « When he talks of place, his debt to John Philoponus is quite evident» (mais la traduction publiée par Giambattista Rosario à Venise en 1585, que Schmitt cite en note, venait évidemment trop tard pour être décisive pour le Cosentin). Dans son article «Philoponus’ Commentary on Aristotle’s Physics» de 1987, par contre, Schmitt veut que ni Patrizi ni Telesio «relies very much on Philoponus», et que «neither made discernible use of Philoponus» (p. 22osq.), ce qui n’est pas confirmé non plus par un examen serré du texte du Cosentin. Cf. d’ailleurs aussi Giuseppe Martano, «La ‹svolta› telesiana nella storia dei concetti di spazio e tempo», p. 88, qui soupçonne, lui aussi, que Telesio ait connu l’œuvre de Philopon.
Ajoutons que, selon Charles Schmitt «Philoponus’ Commentary on Aristotle’s Physics », p. 217, les L’espace accueille indifféremment les divers corps, comme la matière peut accueillir traductions latines de Philopon (dont il y avait neuf éditions au cours du seizième siècle) rendent ôLàoT lµa par spatium.
Il semble donc exagéré d’affirmer que Telesio aurait «abandonné de manière décisive la méthode ancienne et habituée de philosopher en forme de ‹commentaire›», comme le veut Luigi De Franco, Bernardino Telesio, p. 45.
Cf. mon article «Zur Entstehung des neuzeitlichen Zeitbegriffs: Telesio, Patrizi, Gassendi», Philosophia naturalis 25(1988) p. 44sq.*
Dans son Oratione in morte di Bernardino Telesio philosopho eccellentissimo de 1596 (réimpression Cosenza 1988), p. 5, Giovanni Paolo d’Aquino avait résumé les rapports de Telesio à Aristote en disant: «Se lo istesso Aristotele disse, Amicus Plato, amicus Socrates, sed magis amica veritas, potrà parimente à ragione dire il Telesio, io sono amico di Aristotele, ma sono più amico della verità.» D’Aquino ne se rendait apparemment pas compte du fait que Telesio lui-même avait déjà fait allusion à ce mot très répandu: «Aristoteles veritatem amicis omnibus praehonorandam admonet» (76). «Hanc venerantes solam» (cf. la circonscription de la vignette de la page de titre de l’œuvre: «mona moi phila»), dit-il, serait-il venu à combattre Aristote: «ergo, ut clarius illa [= veritas] eluceat…, rationes [Aristotelis]… examinemus» (76). Ce dernier texte est proche de la phrase finale du chap. xxv: «Aristotelis rationes,… veritas ut amplius eluceat,… examinentur».
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Schuhmann, K., Steenbakkers, P., Leijenhorst, C. (2004). Le concept de l’espace chez Telesio. In: Steenbakkers, P., Leijenhorst, C. (eds) Selected papers on Renaissance philosophy and on Thomas Hobbes. Springer, Dordrecht. https://doi.org/10.1007/978-94-017-0485-4_6
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