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En étudiant le problème historique de la tradition dans l’Église primitive et au xvie siècle, il me semble opportun de commencer par poser une simple thèse préalable, que voici: il n’y a pas de texte sans interprétation. Les théologiens, parmi mes lecteurs surtout, vont penser immédiatement à la Bible et ils trouveront peutêtre que cette thèse touche trop brusquement à un point extrêmement délicat et qui a causé tant de troubles dans toutes les Églises et en chaque période de leur histoire, voire même que c’est avant tout l’interprétation de la Bible qui, pour une grande partie, est à l’origine de la pluralité des Églises dans notre monde. Et la devise de la Réformation, n’est-elle pas: sola scriptura? J’y objecte que la pluralité des Églises est en pleine opposition avec cette devise. J’ajoute encore que ma thèse n’ est point du tout de caractère théologique spécial, mais de caractère tellement général et rigoureux dans le domaine de la culture intellectuelle, que même la théologie ne peut l’énerver ni s’y soustraire. Elle vaut tout autant dans les domaines du droit et des belles-lettres. La loi, à chaque moment où elle va être appliquée, doit être interprétée d’abord, et les disputes sur l’interprétation des lois et des accords sont loin d’être rares dans la société humaine.
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Referenzen
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Melch. Cano, de locis theologicis, 1. XII, éd. Lovan, 1569, p. 4.
Rob. Bellarminus, Disputationes de controversiis, Ingolstadii, 1590, c. 200.
Cat. rom., ch. 19: ‘omnis autem doctrinae ratio, quæ fidelibus tradenda sit, quod in Scripturam traditionesque distributum sit.’
Cyprien, ep. 74, 9: nam consuetudo sine veritate vetustas erroris est.
Tertullien, de virg. vel. 1, 1: sed dominus noster Christus veritatem se, non consuetudinem, cognominavit.
Tertullien, de corona 4, 5: consuetudo autem etiam in civilibus rebus pro lege suscipitur, cum deficit lex, nec differt, scriptura an ratione consistat, quando et legem ratio commendet.
Tertullien, de praescr. haeret, 28, 3: ‘ceterum quod apud multos unum invenitur, non est erratum, sed traditum.’
Aug.. de bapt. c. Donat., IV, 6, 9; II, 7, 12.
Die Bekenntnisschriften der evangelisch-lutherischen Kirche, 2Stuttgart 1952, p. 241.
Bellarminus, de verbo Dei, IV, 9.
Irénée, adv. haer. IV 26, 2, éd. Harvey.
Cf. E. Caspar, Geschichte des Papsttums, I, Tubingue, 1930, p. 10.
Irénée, adv. haer. III 4, 1, éd. Harvey: uti omnis qui velit sumat ex ea potum vitae.
E. Flesseman-van Leer, Tradition and Scripture in the Early Church (thèse Leiden), Assen, 1951, p. 1.
Tertullien, de fpraesccr. haer. 9, 6: disciplina rationis; 14, 3; 19. 1.
Il est intéressant de se rendre compte de l’emploi des termes révélation, tradition, etc., chez le P. R. Bernard, O.P., dans les appendices de sa traduction française de saint Thomas-d’Aquin, Somme théologique, La Foi, t. I, éd. de la ‘Revue des Jeunes,’ Desclée et Cie, Paris-Tournai-Rome; cf. p. 359: Cette divine révélation est à ellememe sa révélation. Elle est tout ensemble ce qui est à croire et ce qui fait croire, ce quoi et ce par quoi. Elle se révèle elle-meme, et it n’y a pas à recourir à quelque chose au-dessus d’elle qui fût plus révélateur qu’elle. Comme elle est, elle se suffit et elle nous suffit (Cajétan, in qu. 1, art. 1, n° 1).
Tertullien, de praescr. haer. 37, 1. R. F. Refoulé, Tertullien, Traité de la préscription contre les hérétiques, Sources chrét. 46, 1957, sous-estime l’importance de ce texte et de celui de 21, 4 dans son commentaire trop ‘traditionnel,’ p. 115.
Comparer O. Cullmann, Paradosis and Kyrios, ‘Kurios’ as designation for the oral tradition concerning Jesus, Scottish Journal of Theology, vol. 3, n° 2, 1950, p. 180–197, qui renvoie au N.T. même (I Cor. 1123), et R.H.P.R., 1950/1.
Cyprien, ép. 55, 25, 1; 74, 4, 2: Que vero est animi caecitas, quæ pravitas, fidei unitatem de deo patre et de Iesu Christi domini et Dei nostri traditione venientem nolle cognoscere?’ V. aussi Cyprien, ép. 74, 10, 2; 77, 5, 1; 1; 63, 1, 1.
Tertullien, adv. Praxean 13: quod non licet credi quonium non ita traditum est.
M. Min. Felix, Octavius, 19, 4.
M. Min. Félix, Octavius, ex. rec. Jacobi Gronovii, Lugd. Batav., 1709, p. 177.
J. P. Waltzing, Min. Féltx, Octavius (Bruges, 1909), p. 10. Pour les analogies, v. l’éd. de l’Octavius par Waltzing dans la série de Teubner, 1912.
Cp. ‘quod praeceptum quia maius erat, quam ut ab homine videretur, idcirco assignatum est deo’, Cic., de fiin. bon. et mal., V, 44.
Tertullien, de praescr. haer., 42, 7: nentior si non etiam a regulis suis variant inter se dum unusquisque proinde suo arbitrio modulatur quaeaccepit, quemadmodum de suo arbitrio ea composuit ille qui tradidit.
M. Bucer, Résumé sommaire, texte établi et traduit p. F. Wendel, 1951, p. 33.
M. Buceri Opera latina, éd. F. Wendel, vol. XV, 1955, p. 62; vol. XVbis, 1954, p. 63.
Augustin, s. 267, 4: ‘Quod autem est anima corpori hominis, hoc est Spiritus sanctus corpori Christi, quod est ecclesia. Hoc agit Spiritus sanctus in tota ecclesia, quod agit anima in omnibus membris unius corporis.’
Tertullien, de praescr. haer. 20, 7.
Irénée, adv. haer. III, 24, 1.
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© 1966 Martinus Nijhoff, The Hague, Netherlands
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van den Brink, J.N.B. (1966). La tradition dans l’Église primitive et au XVIe siècle. In: Ecclesia II. Springer, Dordrecht. https://doi.org/10.1007/978-94-015-5853-2_3
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