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La mort à travers l’ouverture du Dasein (première section de Sein und Zeit)

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Heidegger et le problème de la mort

Part of the book series: Phaenomenologica ((PHAE,volume 211))

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Abstract

Ce chapitre propose une mise en rapport du problème de la mort aux thèmes qui interviennent dans la deuxième section d’Être et temps : la conscience, la temporalité et l’historialité. Notre recherche établira d’abord le rapport entre le phénomène de la mort et le phénomène de la conscience (Gewissen), c’est-à-dire la parenté phénoménale qui subsiste sous plusieurs aspects (Unheimlichkeit, Unbestimmtheit, Flucht, Nichts, Angst, Vereinzelung, Jemeinigkeit, Unbezüglichkeit, Freiheit) entre les deux dimensions de l’être du Dasein. Notre investigation veut révéler la multiplicité des liens rapprochant ces deux dimensions, afin d’éclairer la possibilité d’une unité du phénomène originaire de la résolution devançante (vorlaufende Entschlossenheit). À partir de ce phénomène ultime du Dasein, nous allons problématiser le rapport entre la mort et la temporalité (Zeitlichkeit), celle-ci étant précisément ce qui constitue le fondement unitaire de la résolution devançante. Le rapport entre le phénomène de la mort et la temporalité mettra en lumière les modes spécifiques des ekstases temporelles, qui se modalisent en fonction de la manière facticielle, authentique ou inauthentique, de l’être pour la mort. Enfin, dans une dernière étape, nous expliciterons le rapport entre le thème de la mort et celui de l’historialité. L’enjeu d’un tel rapport repose sur le phénomène existential que Heidegger détermine comme « extension du Dasein entre naissance et mort » qui, comme Geschehen (provenir / survenir / aventure) du Dasein, est le fondement de son historialité (Geschichtlichkeit). L’être pour la mort authentique se révèle finalement comme « assise cachée » de l’historialité.

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Notes

  1. 1.

    Platon, Phédon, 81 a. L’expression a été traduite aussi comme « soin de la mort » ou « exercice de la mort ».

  2. 2.

    Voir aussi Dastur 2003, 11–30.

  3. 3.

    SZ, 243 : « […] le ne-pas-encore […] appartient au Dasein en tant que mort possible. »

  4. 4.

    SZ, 302 : « […] allem faktischen Seinkönnen des Daseins vorgelagert ist ». Selon la traduction de Vezin : « se place en deçà de tout pouvoir-être factif ».

  5. 5.

    Idem : « […] in jedes faktisch ergriffene Seinkönnen des Daseins […] hereinsteht. » Selon la traduction de Vezin : « s’investit […] en tout pouvoir-être dont le Dasein s’empare factivement ».

  6. 6.

    SZ, 250 : « Peut être encore imminent au Dasein un voyage, un débat avec autrui, ou un renoncement à ce que le Dasein peut être lui-même : possibilités d’être propres, qui se fondent dans l’être-avec avec autrui [eigene Seinsmöglichkeiten, die im Mitsein mit Anderen gründen]. »

  7. 7.

    Ibid. : « Der Tod ist eine Seinsmöglichkeit, die je das Dasein selbst zu übernehmen hat. »

  8. 8.

    SZ, 12 : « es je sein Sein als seiniges zu sein hat ».

  9. 9.

    SZ, 250 : « Mit dem Tod steht sich das Dasein selbst in seinem eigensten Seinkönnen bevor ».

  10. 10.

    Ibid. : « Wenn das Dasein als diese Möglichkeit seiner selbst sich bevorsteht, ist es völlig auf sein eigenstes Seinkönnen verwiesen. »

  11. 11.

    D’une manière presque identique, Platon définissait la sophrosyne comme « faire ce qui (nous) regarde [to ta heautou prattein] ». Cf. Charmides, 161 b.

  12. 12.

    SZ, 250 : « Dans cette possibilité, il y va pour le Dasein purement et simplement de son être-au-monde [In dieser Möglichkeit geht es dem Dasein um sein In-der-Welt-sein schlechthin]. »

  13. 13.

    À un moment donné, Heidegger précise que « les possibilités facticement ouvertes de l’existence ne sauraient être empruntées à la mort [Die faktisch erschlossenen Möglichkeiten der Existenz sind aber doch nicht dem Tod zu entnehmen]. » (SZ, 383)

  14. 14.

    SZ, 248 : « Que dans une analyse existentiale de la mort des possibilités existentielles de l’être pour la mort soient du même coup suggérées, cela est inhérent à l’essence de toute recherche ontologique. »

  15. 15.

    Sur ce sujet, dans l’un de ses derniers livres, Ernst Tugendhat (2006) confronte la position heideggérienne de Sein und Zeit avec la question de Thomas Nagel « si la mort est un mal ».

  16. 16.

    SZ, 135 : « Das Daß der Faktizität wird in einem Anschauen nie vorfindlich. »

  17. 17.

    SZ, 136 : « Die Befindlichkeit erschließt das Dasein in seiner Geworfenheit und zunächst und zumeist in der Weise der ausweichenden Abkehr. »

  18. 18.

    SZ, 251 : « Die Geworfenheit in den Tod enthüllt sich ihm ursprünglicher und eindringlicher in der Befindlichkeit der Angst ».

  19. 19.

    SZ, 185 : « Für die Analyse der Angst sind wir nicht ganz unvorbereitet. Zwar bleibt noch dunkel, wie sie ontologisch mit der Furcht zusammenhängt. »

  20. 20.

    Cf. Platon, Lachès 190 e, Protagoras 360 a–d ; Aristote, Éthique à Nicomaque, 1115b–1116a.

  21. 21.

    SZ, 254 : « […] le On prend soin d’inverser cette angoisse en une peur d’un événement qui arrive. L’angoisse rendue équivoque comme peur, de surcroît, passera pour une faiblesse qu’un Dasein sûr de lui-même [selbstsicheres Dasein] ne saurait connaître. Ce qui “sied”, conformément au décret tacite du On, c’est le calme indifférent face au “fait” que l’on meurt. La formation d’une telle indifférence “supérieure” aliène le Dasein de son pouvoir-être le plus propre, absolu. »

  22. 22.

    SZ, 266 : « C’est en elle que le Dasein se trouve devant le rien de la possible impossibilité de son existence. L’angoisse s’angoisse pour le pouvoir-être de l’étant ainsi déterminé, et elle ouvre ainsi la possibilité extrême. Comme le devancement isole purement et simplement le Dasein et, dans cet isolement de lui-même [Vereinzelung seiner selbst], le fait devenir certain de la totalité de son pouvoir-être, à cette auto-compréhension [Sichverstehen] du Dasein à partir de son fond [aus seinem Grunde] appartient l’affection fondamentale de l’angoisse. »

  23. 23.

    SZ, 151 : « Sinn ist das, worin sich Verständlichkeit von etwas hält ».

  24. 24.

    SZ, 161 : « Rede ist die Artikulation der Verständlichkeit ».

  25. 25.

    Voir SZ, § 35.

  26. 26.

    SZ, 170 : die Seinsart des entwurzelten Daseinsverständnisses. Et ensuite : « Ontologiquement : le Dasein qui se tient dans le bavardage est coupé, en tant qu’être-au-monde, des rapports d’être primaires et originaires [von den primären und ursprünglich-echten Seinsbezügen] au monde, à l’être-Là-avec, à l’être-à lui-même. »

  27. 27.

    SZ, 168 : « L’être dit [Gesagtsein], le dictum, la profération [Ausspruch] se portent désormais garants de l’authenticité et de l’adéquation [Echtheit und Sachgemäßheit] du parler et de la compréhension. Et comme le parler a perdu, ou qu’il n’a jamais trouvé son rapport primaire à l’étant dont il parle, il ne se communique pas selon la guise d’une appropriation originaire [ursprüngliche Zueignung] de cet étant, mais sur le mode du répéter et du re-dire [Weiter- und Nachreden]. Le parler comme tel s’étend à des cercles plus larges, et il revêt un caractère d’autorité. La chose est ainsi, parce qu’on le dit. Dans cette re-dite et cette relation où le défaut de solidité [du parler] se radicalise en une complète absence de sol, se constitue le bavardage. » (trad. modifiée)

  28. 28.

    SZ, 322 : « Le Dasein est authentiquement lui-même dans l’isolement originaire de cette résolution réticente [verschwiegene Entschlossenheit] ».

  29. 29.

    Platon, Phédon, 66b–67c.

  30. 30.

    Pour une approche élargie du problème de la vérité, voir J.-F. Courtine 1990, 249–279.

  31. 31.

    Selon l’exemple de Heidegger, SZ, 217.

  32. 32.

    SZ, 221 : « Sofern das Dasein wesenhaft seine Erschlossenheit ist, als erschlossenes erschließt und entdeckt, ist es wesenhaft “wahr”. Dasein ist “in der Wahrheit”. »

  33. 33.

    Ibid. : « Die ursprünglichste und zwar eigentlichste Erschlossenheit, in der das Dasein als Seinkönnen sein kann, ist die Wahrheit der Existenz. »

  34. 34.

    SZ, 297 : « Nunmehr ist mit der Entschlossenheit die ursprünglichste, weil eigentliche Wahrheit des Daseins gewonnen. »

  35. 35.

    L’expression Für-wahr-halten apparaît dans SZ, aux pages 256, 265, 307, 308. Aux pages 256 et 257 nous rencontrons l’expression das Fürwahrhalten.

  36. 36.

    SZ, 256 : Gewißheit aber gründet in der Wahrheit oder gehört ihr gleichursprünglich zu.

  37. 37.

    Ibid. : « Entsprechend bedeutet Gewißheit ursprünglich soviel wie Gewißsein als Seinsart des Daseins. »

Reference

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Ciocan, C. (2014). La mort à travers l’ouverture du Dasein (première section de Sein und Zeit). In: Heidegger et le problème de la mort. Phaenomenologica, vol 211. Springer, Dordrecht. https://doi.org/10.1007/978-94-007-6839-0_5

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