Droits de l’homme et migration dans les relations euro-méditerranéennes

Abstract

Alors que l’on recense dans le monde 250 millions de migrants dont plus de 65 millions de réfugiés et déplacés, l’Union européenne semble avoir une seule obsession: ne s’attaquer aux racines de « l’immigration » que pour se replier à l’abri de ses frontières. Pour la poursuite de cet objectif, elle s’appuie sur la mise en oeuvre de « partenariats » avec les pays tiers: ses voisins du partenariat euro-méditerranéen, mais aussi, plus en amont, les pays de la Corne de l’Afrique incités à enrayer les flux migratoires à leur source. De ces « partenaires », l’UE souhaite obtenir des facilités pour qu’ils réadmettent les migrants dans leurs pays d’origine ou de transit et elle tente de les associer à une politique de contrôle en « exportant » ses propres frontières. Outre la violation des droits des migrants, particulièrement celui de pouvoir quitter leur pays et de demander l’asile, cette instrumentalisation des pays tiers contribue à pousser ces personnes à chercher, encore et encore, les chemins les plus périlleux pour atteindre l’Europe. Au risque de faire de la Méditerranée la frontière la plus dangereuse de la planète.