Responsabilité des médecins

Résumé

Les incessants progrès des sciences médicales tant en ce qui concerne les méthodes de diagnostic que de traitement ont une influence certaine sur l’évolution du droit en matière de responsabilité médicale. D’une part, la jurisprudence témoigne à l’égard des praticiens d’une sévérité sans cesse accrue, corollaire des connaissances toujours plus étendues qu’ils doivent posséder. D’autre part, l’évolution des moeurs tend à faire oublier que l’exercice de la médecine est un art, pour circonscrire davantage les obligations du médecin qui se voit de plus en plus souvent traité comme n’importe quel “professionnel” auquel on n’hésite pas à reprocher une faute dès que le résultat qu’on attendait de lui n’est pas atteint. Le patient dont le mal ne guérit pas est enclin à considérer que la cause en est la faute du médecin auquel il reproche aussitôt une erreur de diagnostic, une imprudence ou une négligence et si le traitement prescrit ne donne pas les résultats escomptés, on invoquera l’incompétence de celui qui l’a mis en oeuvre. A ces causes s’ajoute une autre qui a également favorisé le développement du nombre d’actions en responsabilité dirigées contre les médecins. Les nouvelles techniques que la science a découvertes ne sont pas toujours exemptes de danger et leur application peut être l’occasion de négligences fautives, inconnues il y a 50 ans. La complexité des appareils employés dans certains traitements empêche parfois le médecin d’en posséder parfaitement la maîtrise, en sorte que leur usage n’est pas toujours sans danger pour le malade.