„Polyarthrose“ et „arthrose primitive“ à la lumière des observations cliniques

Résumé

Le sujet qui m’a été confié mérite quelques considérations préliminaires. Il faut remarquer en premier lieu que tous les rhumatologues ne sont pas d’accord pour admettre l’existence d’une arthrose primitive: pour certains auteurs l’arthrose serait dans tous les cas une maladie secondaire provoquée par des sollicitations articulaires excessives ou dysharmoniques et par des facteurs d’ordre surtout traumatique et microtraumatique dépendant d’une altération de la statique ou de la dynamique articulaire. Cette opinion, que nous ne partageons pas, doit être discutée parce que effectivement, à part quelques cas particuliers, dans la plupart des arthroses on peut reconnaître l’intervention de sollicitations fonctionnelles anormales plus ou moins importantes, sollicitations qui peuvent avoir un rôle anticipant ou aggravant. A notre avis (et de nombreux rhumatologues partagent cette opinion) aujourd’hui il n’est plus admissible de considérer sur un même plan toutes les arthroses. II est plus logique de maintenir la séparation, proposée depuis de nombreuses années, entre les formes d’arthrose primitive et les formes d’arthrose secondaire, séparation qui se fonde sur de nombreux arguments et qui présente un intérêt non seulement du point de vue thérapeutique, mais aussi du point de vue théorique, car les problèmes qu’elle soulève peuvent contribuer à la connaissance du mécanisme étiopathogénique de la maladie.