Les figures réversibles du solipsisme dans Le Dépeupleur, Compagnie, Mal vu mal dit, Cap au pire, Soubresauts

Zusammenfassung

Dire le solipsisme et l’ironie, c’est sans doute dire des termes qui sont ceux-là mêmes de Beckett, qui sont ses choix. Il suffit de rappeler sa notation d’un solipsisme baroque, le jeu d’ironie que portent ses paires, ses couples, ses doubles, ses compagnies, que présentent ses récits et ses pièces de théâtre. Revenir à ces termes, en considérant particulièrement quelques textes exemplaires de la seconde partie de son Oeuvre, Le Dépeupleur (1970), Compagnie (1980, 1985), Mal vu mal dit (1981), Worstward Ho (1983), Cap au pire (1991), Stirrings Still (1988), Soubresauts (1989), revient d’abord à souligner que le solipsisme se dit de l’extérieur, du dehors de l’esprit figuré comme un prisonnier de lui-même, et que l’ironie est moins un jeu de contradiction qui renverrait aux représentations qui rendraient compte de cette contradiction, qu’un jeu de désignation contradictoire qui reste proche d’une pratique du non-sens et qui s’attache à la nomination de ces singularités que constitue, par exemple et exemplairement, celui qui est la proie du solipsisme. Beckett jouerait ainsi essentiellement d’une manière de retournement de la référence au solipsisme et à l’ironie. Il n’y a pas de solipsisme sans l’hypothèse d’une interlocution — le thème même de Compagnie.