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«The Most Singular People on Earth»

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Studies on Montesquieu - Mapping Political Diversity

Abstract

The reader of Lettres Persanes is struck by the author’s excitement at the spectacle of the nomad empires in Central Asia and his astonishment at the extent of the Tartar conquests. In fact Montesquieu compared them favourably with those of Alexander the Great and went on to say that what this «victorieuse Nation» lacked in order to hold its deserved place in the panorama of universal history was merely a historiographical tradition able to «celebrer la mémoire de ses merveilles». In saying so he also pointed out the limits of any manifestation of the power of a state or nation that had no cultural or literary tradition that could record its memory. Since the French edition of the Histoire généalogique des Tatars by Abu al-Ghazi was first published in 1726, Montesquieu could not have known about it when he was writing the Lettres Persanes. But he would probably not have changed his opinion, considering his rather harsh comments about this book. It was not in fact the text so much as the many and accurate notes that caught his attention and led him to write a long summary which stood him in good stead when he wrote the Esprit des Lois, testifying to a significant development in his interest in the history of the Central Asian nomads.

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Notes

  1. 1.

    «De toutes les Nations du monde, mon cher Usbek, il n’y en a pas qui ait surpassé celle des Tartares, ni en gloire, ni dans la grandeur des Conquêtes. Ce Peuple est le vrai Dominateur de l’Univers: tous les autres semblent être faits pour le servir; il est également le Fondateur et le Destructeur des Empires: dans tous les temps il a donné sur la terre des marques de sa puissance: dans tous les âges il a été le fleau des Nations», (LP 79 [81], p. 355).

  2. 2.

    «Qu’est-ce que les conquêtes d’Alexandre, en comparaison de celles de Genghiscan?», (ibid., p. 356). There is also a comparison between Genghis Khan and Alexander the Great in the Défense de l’ Esprit des Lois: «je n’aime point les conquérans, mais on ne pourra guere me persuader qu’Alexandre et Gengis-Khan aient été des génies communs», (Défense, p. 79). Voltaire’s opinion about the possibility of drawing an analogy between the accomplishments of Alexander and Genghis Khan were radically different; see in particular, Voltaire, Essai sur les mœurs, cit., t. I, chapter LXXXVIII, p. 807. On the topic of Tartars in Voltaire’s writing, see R. Minuti , Oriente barbarico e storiografia settecentesca, Venice, Marsilio, 1994, chapter 3, pp. 95–139. Beyond the quick reference in Défense, it is also important to remember that Montesquieu’s opinion of Alexander’s empire in the Esprit des Lois is notable for its original positive assessment linked directly to his remarking on the contribution made to the development of relations, trade, and ties among peoples that are comparable to Voltaire. On this topic in European eighteenth-century - and beyond - historiography, see P. Briant , Alexandre des Lumières. Fragments d’histoire européenne, Paris, Gallimard, 2012.

  3. 3.

    LP 79 [81], p. 356.

  4. 4.

    Histoire genealogique des Tatars traduite de manuscrit Tartare d’Abulgasi-Bayadur-Chan et enrichie d’un grand nombre de remarques authentiques et tres-curieuses sur le veritable etat présent de l’ Asie septentrionale avec les cartes geographiques necessaires. Par D***, A Leiden, Abram Kallewier, 1726.

  5. 5.

    «Tout cet ouvrage est très ennuyeux c’est un detail infini de petites guerres de petits princes et de petites revolutions surtout depuis la decadence de la famille de Zinguis-can et ce qui fait qu’on s’y attache encore moins c’est que les princes et les guerres ne sont pas attachés a un certain païs de façon que l’imagination ne sçait ou se fixer: de plus les genealogies perpetueles des princes inconnus et dont on ne retient qu’un nom barbare deplaisent et fatiguent, mais les remarques sont curieuses et judicieuses», (Geographica, p. 314).

  6. 6.

    See «Aboul Gazi Bahadur Khan. Histoire généalogique des Tatars. Texte établi, présenté et annoté par R. Minuti , avec la collaboration de C. Volpilhac-Auger », in Geographica, pp. 287–318.

  7. 7.

    [Louis Bertrand Castel ] L’ homme moral opposé à l’ homme physique de Monsieur R*** [Rousseau], où l’on refute le Déisme du jour, A Toulouse, 1756, Lettre XXI, pp. 125–27. Castel added: «En tout cas on trouvera de lui des papiers relatifs, non plus qu’une infinité de grandes pensées, dont il m’a confié la connoissance, et peut-être le soin de les faire valoir à propos», (ibid., p. 127).

  8. 8.

    See Minuti , Oriente barbarico e storiografia settecentesca, cit., Chap. 1, pp. 17–61.

  9. 9.

    Pierre Vattier , L’Histoire du grand Tamerlan divisée en sept Livres, Contenant l’origine, la vie et la mort de ce fameux Conquérant etc., A Paris, Remy Soubret, 1658; [Sieur de Sainctyon ], Histoire du Grand Tamerlan, tirée d’un excellent Manuscrit, et de quelques autres Originaux: très propre à former un grand Capitaine, A Paris, André Pralard, 1677.

  10. 10.

    François Pétis de la Croix , Histoire du grand Genghizcan premier empereur des anciens Mogols et Tartares etc., A Paris, chez la Veuve Jombert, 1710.

  11. 11.

    See J.-M- Goulemot , Le Règne de l’Histoire. Discours historiques et révolutions, XVII-XVIII siècles, Paris, Alben Michel, 1996.

  12. 12.

    «Cependant une infinité de Nations inconnuës sortirent du Nord; se répandirent comme des torrens dans les Provinces Romaines; et trouvant autant de facilité à faire des Conquêtes, qu’à exercer leur pirateries, les démembrèrent, et en firent des Royaumes. Ces Peuples étoient libres; et ils bornoient si fort l’autorité de leurs Rois, qu’ils n’étoient proprement que des Chefs ou des Generaux.», (LP 125 [131], p. 480).

  13. 13.

    Ibid. The topic is reprised and expanded shortly thereafter (p. 480), emphasizing that on the basis of the institutions of the peoples of the North «l’autorité du Prince étoit bornée de mille manieres differentes: un grand nombre de Seigneurs la partageoient avec lui; les guerres n’étoient entreprises que de leur consentement; les depouilles étoient partagées entre le Chef, et les Soldats; aucun Impôt en faveur du Prince; les Loix étoient faites dans les assemblées de la Nation. Voilà le principe fondamental de tous ces Etats, qui se formerent de débris de l’Empire Romain».

  14. 14.

    Ibid., As we shall see below, he returned to this topic in EL, XVII, 5.

  15. 15.

    Romains, chap. I, p. 89.

  16. 16.

    Ibid., p. 93.

  17. 17.

    Ibid.

  18. 18.

    On the Considérations see Storia e ragione. Le Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence di Montesquieu nel 250° della pubblicazione. International Conference Proceedings (Naples, 4–6 October 1984), ed. by A. Postigliola , Naples, Liguori, 1987; P. Rahe , “The Book that never was: Montesquieu’s Considerations on the Romans in Historical Context”, History of Political Thought, v. 26, n. 1, 2005, pp. 43–89; P. Schuurman , “Determinism and Causal feedback loops in Montesquieu’s Explanations for the Military Rise and fall of Rome”, British Journal for the History of Philosophy, v. 21, n. 3, 2013, pp. 507–528. See also J. Ehrard , “Rome enfin que je hais...”, in Id., L’ Esprit des mots. Montesquieu en lui-même et parmi les siens, Geneva, Droz, 1998, pp. 55–65. On the topic of Roman history in Montesquieu, see U. Roberto , “L’evoluzione storica del diritto. Il caso di Roma antica”, in Leggere Lo spirito delle leggi di Montesquieu, ed. by D. Felice , Milan-Udine, Mimesis, 2010, 2 vols., vol. II, pp. 601–642; V. de Senarclens , Montesquieu historien de Rome. Un tournant pour la réflexion sur le statut de l’histoire au XVIIIe siècle, Geneva, Droz, 2003.

  19. 19.

    « Ainsi Rome n’étoit pas proprement une Monarchie, ou une République, mais la Tête du Corps formé par tous les Peuples du Monde», (Romains, chap. VI, p. 140).

  20. 20.

    Ibid.

  21. 21.

    «Après la défaite d’Antiochus ils [the Romans] étoient maîtres de l’Afrique, de l’Asie, et de la Grèce, sans y avoir presque de Villes en propre», (ibid.).

  22. 22.

    Ibid. It is important to note the reference to the fundamental error of the Spanish who, in their conquest of America, had followed the opposite line: «Si les Espagnols après la Conquête du Mexique et du Pérou, avoient suivi ce plan, ils n’auroient pas été obligés de tout détruire pour tout conserver», (ibid., p. 141). We find a similar opinion of the limits of conquest in P 1902, p. 569: «Les conquêtes ôtent naturellement la faculté de conquérir. Je regarde un conquérant comme un jeune homme ardent dans un sérail, qui fait tous les jours de nouvelles acquisitions aux dépens des premières jusqu’à ce qu’elles lui deviennent toutes inutiles»; and again in P 747, pp. 222–223: «Les grandes conquêtes, toutes rapides, sont plutôt l’ ouvrage de la témérité que de la prudence, et moins destinées aux monarques des grands États qu’aux aventuriers». These topics would be picked up again and developed in EL, X.

  23. 23.

    «Mais Rome n’imposant aucunes Loix générales, les Peuples n’avoient point entr’eux de liaisons dangereuses; ils ne faisoient un Corps que par une obéïssance commune; et sans être Compatriotes ils étoient tous Romains», (ibid., p. 141).

  24. 24.

    «On objectera peut-être que les Empires fondés sur les Loix des Fiefs n’ont jamais été durables, ni puissans. Mais il n’y a rien au monde de si contradictoire que le plan des Romains et celui des Goths; et pour n’en dire qu’un mot, le premier étoit l’ouvrage de la force, l’autre de la foiblesse; dans l’un la sujéttion étoit extrême; dans l’autre l’independance; dans les Etats Gothiques le pouvoir étoit dans la main des Vassaux, le droit seulement dans la main du Prince; c’étoit tout le contraire chez les Romains», (ibid.). Further on, chap. XX, p. 251 – text added starting from the 1748 Huart and Morean edition, Paris – Montesquieu returned to this topic stressing that it was the prerogative of weaker nations to establish large settlements: «Il est singulier que les Nations les plus foibles aient été celles qui firent de plus grands établissemens; on se tromperoit beaucoup, si l’on jugeoit de leurs forces par leurs conquêtes».

  25. 25.

    Romains, chap. XVII, p. 232, n. (r).

  26. 26.

    S. Landucci , I filosofi e i selvaggi, Bari, Laterza, 1972 focused attention on this topic (p. 414), an specifically on the difference between the concept in Considérations and the theoretical structure that supports the examination of this issue in EL, XVIII, 10.

  27. 27.

    «[..] ils aimoient la guerre et le brigandage, ils étoient presque toujours à cheval ou sur leurs Chariots, et erroient dans le païs où ils étoient enfermés», (Romains, chap. XVII, p. 231) The source here was Ammianus Marcellinus used on the basis of the text of the Histoire auguste, Frankfurt, 1588 (Catalogue, no 2843). For Montesquieu’s classical sources, see C. Volpilhac-Auger , Tacite et Montesquieu, Oxford, Voltaire Foundation, 1985; Ead., Tacite en France de Montesquieu à Chateaubriand, Oxford, Voltaire Foundation, 1993; G. Benrekassa , “Les problèmes des sources dans les Considérations: questions de méthode”, in Storia e ragione, cit., pp. 33–46; I. G. Mastrorosa , “Le visage d’Auguste chez Montesquieu: les manifestations ambiguës du pouvoir autocratique dans la Rome antique”, in De Fama. Études sur la construction de la réputation et de la posterité, textes réunis par P. Hummel , Paris, Philologicum, 2012, pp. 79–99; R. Kingston , “Lire en parallèle: Montesquieu et Plutarque, Athènes et Rome”, in Montesquieu et les philosophies de l’ histoire au XVIIIe siècle. Proceedings of the Roundtable Conference, Graz (29 August 2011), présentés et publiés par L. Bianchi et R. Minuti , Naples, Liguori, 2013, pp. 11–24 . On the topic of the barbarians, see also U. Roberto , “I Germani e l’ identità politica europea”, in Leggere Lo spirito delle leggi di Montesquieu, cit., vol. II, pp. 643–679.

  28. 28.

    Romains, chap. XVII, p. 231. On the generosity of the lands destined for grazing, see P 1716 (p. 511), where Montesquieu presented a brief classification of lands: «Nature du Terrain. Il y a trois sortes de pays: pays de bled, pauvre; pays de vignobles, nombreaux et pauvre; pays de pâturages, peu nombreux et riche. Nota que la raison en faveur des pays tempérés vient de ce que les pâturages sont plus abondants, et, par conséquent, plus de gros bestiaux, lesquels sont une grande source de richesses, et de plus grande ressource que le menu bétail».

  29. 29.

    Romains, chap. XVII, p. 232, n. (r).

  30. 30.

    «Il [Valens ] leur fit distribuer des terres, mais à la différence des Huns, les Gots n’en cultivoient point; on les priva même du bled qu’on leur avoit promis; ils mouroient de faim, et ils étoient au milieu d’un païs riche, ils étoient armés, et on leur faisoit des injustices», (Romains, chap. XVII, p. 232). As evident from the critical apparatus of Romains (n. 37, p. 232) this distinction was based on an incorrect reading of Priscus .

  31. 31.

    «Quelques-uns ont dit que le limon que le Tanaïs avoit aporté, avoit formé une espèce de croûte sur le Bosphore Cimmerien, sur laquelle ils avoient passé; d’autres, que deux jeunes Scythes poursuivant une biche qui traversa ce bras de mer, le traversèrent aussi», (ibid., p. 231).

  32. 32.

    Ibid.

  33. 33.

    Ibid.

  34. 34.

    As Montesquieu stated in Romains, chap. XIX, p. 245: «Les Gothes, comme nous avons dit ne cultivoient point la terre»

  35. 35.

    «La Scythie dans ces temps-là, étant presque toute inculte, les Peuples y étoient sujets à des famines frequentes», (ibid., p. 245). Montesquieu highlighted the particularly destructive force the Goths exercised on farming populations: «C’étoit une nation bien destructrice que celle des Goths, ils avoient détruit tous les Laboureurs dans la Thrace et coupé les mains à tous ceux qui menoient les chariots», (ibid., p. 244, n. (i)).

  36. 36.

    «[...] ils subsistoient en partie par un commerce avec les Romains qui leur portoient des vivres des Provinces voisines du Danube. Les Barbares donnoient en retour les choses qu’ils avoient pillées, les prisonniers qu’ils avoient faits, l’or et l’argent qu’ils recevoient pour la paix», (ibid., p. 245). Trade was not only with the Romans as Montesquieu mentioned referencing Olympiodorus in the Bibliotheca by Photius (Photius, Bibliothèque, Geneva, 1612; Catalogue, n° 2554): «Les Vandales les appeloient [the Goths] Trulles du nom d’une petite mesure, parce que dans une famine, ils leur vendirent fort cher une pareille mesure de bled», (ibid., n. (j))

  37. 37.

    «Ils ravagerent tout depuis le Danube jusq’au Bosphore, exterminèrent Valens et son Armée, et ne repasserent le Danube que pour abandonner l’ affreuse solitude qui’ils avoient faite» (Romains, chap. XVII, p. 232).

  38. 38.

    «Mais lorsqu’on ne put plus leur payer des tributs assez forts pour les faire subsister, ils furent forcés de s’établir. L’empire d’Occident fut le premier abattu; en voici les raisons», Romains, chap. XIX, p. 245.

  39. 39.

    Romains, chap. XVIII, p. 237.

  40. 40.

    Ibid.

  41. 41.

    «La Cavalerie Tartare, sans observer aucune de nos maximes militaires, a fait dans tous les temps de grandes choses. Voyez les Relations, et surtout celles de la derniere conquête de la Chine», (ibid., p. 236). The superiority of the Tartar cavalry was already noted in the Histoire de la guerre des Tartares contre les Chinois by Martino Martini , that was part of Alvaro Semedo’s Histoire universelle de la Chine (Lyon, Hierosme Prost, 1667; Catalogue, n° 3155); see in particular pp. 381, 386, 422. On the superiority of the Tartar cavalry, see also Romains, chap. XXII, p. 266: «Nous avons dit que chez les Romains les Légions d’Europe valoient mieux que celles d’Asie, c’étoit tout le contraire pour la Cavalerie, je parle de celle des Parthes, des Osroeniens et des Sarrasins, et c’est ce qui arrêta les conquêtes des Romains, parce que depuis Antiochus un nouveau Peuple Tartare dont la Cavalerie étoit la meilleure du monde s’empara de la haute Asie».

  42. 42.

    «C’est que, sans la Discipline, l’infanterie pesante ou légere n’est rien; au lieu que la Cavalerie va toujours dans son désordre même», Romains, chap. XVIII, p. 236.

  43. 43.

    «La Cavalerie fut peu nombreuse chez les premiers Romains; elle ne faisoit que la onzième partie de la Légion, et très souvent moins; et ce qu’il y a d’extraordinaire, ils en avoient beaucoup moins que nous qui avons tant de sièges à faire où la Cavalerie est peu utile. Quand les Romains furent dans la décadence, ils n’eurent presque plus que de la Cavalerie», (ibid.).

  44. 44.

    See Réflexions sur la monarchie universelle en Europe, “Introduction”, in Romains, pp. 321–337.

  45. 45.

    Réflexions sur la monarchie universelle en Europe in Romains, p. 342.

  46. 46.

    Ibid.

  47. 47.

    «Autrefois on détruisoit les Villes qu’on avoit prizes, on vendoit les terres, et ce qui alloit bien plus loin tous les habitants. Le saccagement d’une ville payoit la solde d’une Armée, et une Campagne heureuse enrichissoit un Conquerant», (ibid., p. 340). Montesquieu returned to the topic of the destruction of cities and the fact that the barbarians let them decline after the conquest in Romains, chap. XX, p. 249.

  48. 48.

    See Réflexions sur la monarchie universelle en Europe in Romains, p. 339.

  49. 49.

    Ibid.

  50. 50.

    It would seem that Montesquieu’s comment – «A présent qu’on n’a plus qu’une juste horreur pour toutes ces barbaries, on se ruïne à prendre des places qui capitulent, que l’on conserve, et que l’on rend la plupart du temps», (ibid., p. 340) – that follows the passage describing the terrible forms of ancient warfare, can be interpreted in this way. The importance of military technology as an instrument that made war less destructive is also evident in LP 103 [106], p. 420, where Usbek replies to Rhedi who had praised [the idea] of a return to the old and condemned modernity, as follows: «Tu te plains de l’invention de la poudre, et des bombes: tu trouves étrange qu’il n’y ait plus de place imprenable: c’est-à-dire que tu trouve étrange que les guerres soient aujourd’hui terminées plutôt qu’elles ne l’ étoient autrefois. Tu dois avoir remarqué en lisant les Histoires, que depuis l’invention de la poudre, les batailles sont beaucoup moins sanglantes qu’elles ne l’ étoient, parce qu’il n’y a presque plus de mêlée».

  51. 51.

    In modern Europe «la prosperité ne peut être permanente nulle part» and «il y doit avoir une variation continuelle dans la puissance qui dans les trois autres Parties du Monde est, pour ainsi dire, fixée», (Réflexions sur la monarchie universelle en Europe in Romains, p. 341). It was the circulation of wealth that led to the close bonds among modern states: «Mais aujourd’hui que les Peuples tous policés sont, pour ainsi dire, les Membres d’une grande République, ce sont les richesses qui font la puissance, n’y ayant point aujourd’hui de Nation qui ait des avantages qu’une plus riche ne puisse presque toujours avoir», (ibid., pp.342–343). On the significance of Montesquieu’s economic considerations see mainly C. Spector , Montesquieu. Pouvoirs, richesses et sociétés, PUF, Paris, 2004; Id., Montesquieu et l’ émergence de l’ économie politique, Paris, Champion, 2006.

  52. 52.

    «Quand un Monarque envoye une Armée dans un païs ennemi, il envoye en même tems une partie de ses thrésors pour la faire subsister; il enrichit le païs qu’il a commencé de conquérir, et très-souvent il le met en état de le chasser lui-même», (Réflexions sur la monarchie universelle en Europe in Romains, p. 340).

  53. 53.

    Ibid.

  54. 54.

    Ibid.

  55. 55.

    See Réflexions sur la monarchie universelle en Europe in Romains, p. 351, with direct reference to Montesquieu’s sources, i.e. mainly Giovanni da Pian del Carpine’s report Relation des voyages en Tartarie [...]. Le tout recueilli par P. Bergeron , (Paris, Michel Soly, 1634) as well as the Histoire du grand Genghizcan by François Pétis de la Croix cit. The idea that «une Loi de Gengiskan leur [the Tartars] ordonnoit de conquérir toute la Terre» came mainly from Pian del Carpine .

  56. 56.

    Réflexions sur la monarchie universelle en Europe in Romains, p. 352.

  57. 57.

    In brief, the overall picture of Genghis Khan’s government had the features of a «Systême [...] assez bien lié», that was well structured and with an extremely efficient military organization. In particular, and still based on Pian del Carpine , Montesquieu highlighted the fact that in the management of military actions «contre la pratique ordinaire de ces tems-là leurs Chefs uniquement attentifs aux divers évenemens de l’action ne combattoient jamais», (ibid.). In conclusion, Genghis Khan’s Tartars «étoient redoutables dans un temps où il y a avoit peu de troupes réglées», (ibid.).

  58. 58.

    See in particular Voltaire , Essai sur les Mœurs, cit., t. II, p. 395.

  59. 59.

    Réflexions sur la monarchie universelle en Europe in Romains, p. 352.

  60. 60.

    «Nous avons dit que dans les premiers temps la Politique des Romains fut de diviser toutes les Puissances qui leur faisoient ombrage; dans la suite ils n’y purent réussir. Il fallut souffrir qu’Attila soumît toutes les Nations du Nord, il s’étendit depuis le Danube jusqu’au Rhein, détruisit tous les Forts et tous les ouvrages qu’on avoit faits sur ces fleuves et rendit les deux Empires tributaires», (Romains, chap. XIX, pp. 241–242).

  61. 61.

    «Il ne faut pas croire que ce fût par moderation qu’Attila laissa subsister les Romains, il suivoit les moeurs de sa Nation qui le portoient à soumettre les Peuples et non pas à les conquerir», (ibid. p. 242).

  62. 62.

    Ibid.

  63. 63.

    Ibid. The portrait of the noble sovereign is confirmed by the fact that simple customs were maintained: «[...] fidèlement servi des Rois même qui étoient sous sa dépendance, il avoit gardé pour lui seul l’ancienne simplicité des moeurs des Huns», (ibid. p. 243).

  64. 64.

    See Romains, note 12, p. 242.

  65. 65.

    The Description géographique, historique, chronologique, politique et physique de l’Empire de la Chine et de la Tartarie chinoise, Paris, P.-G. Le Mercier, 4 vols., 1735, by Jean-Baptiste Du Halde , is the object of the longest summary in the Geographica, («J. B. Du Halde. Description de la Chine. Texte établi par C. Volpilhac-Auger , présenté et annoté par S. Albertan-Coppola e C. Volpilhac-Auger», pp. 133–284).

  66. 66.

    The publishing history of this book is complex and not yet fully clarified. The discovery of the manuscript of the Sajara ye-turk, written in Chagatai by Abu al-Ghazi (1603?–1663), Khan of Kiva (1603?-1663) should be attributed to the Swedish geographer and cartographer Philip Johann Tabbert von Strahlenberg , who was one of the Swedish prisoners sent to Siberia after the battle of Poltava. Near the city of Tobolsk, taking advantage of the freedom of movement he was allowed, Strahlenberg found the book and had a German version made; a few copies circulated in Europe. The 1726 French edition published in Leyden was the first to be truly disseminated in Europe. Strahlenberg denied having had a hand in it, but there is very little and uncertain information about the translator. Barbier and Quérard mention a «Bentinck», a possible reference to the important Dutch family; but the real identity has yet to be determined. The question is still important since, beyond the translation, the book contains many precise notes which particularly attracted Montesquieu’s attention. For further information about the publishing history of this book see the “Introduction” (pp. 287–292) to the edition of Montesquieu’s summary in Geographica, (“Aboul Gazi Bahadour Khan, Histoire généalogique des Tatars. Texte établi, présenté et annoté par R. Minuti , avec la collaboration de C. Volpilhac-Auger ”, pp. 287–318).

  67. 67.

    See the many references to Pian del Carpine in the summary of Abu al-Ghazi . For example, regarding military stratagem of the Tartars: «Le moine Plan-Carpin parle de cette ruse comme ordinaire aux Tartares et il paroit qu’il a assés bien décrit les moeurs de cette nation», (Geographica, p. 304); and, shortly before that passage, regarding Tartar cruelty: «Ce que dit le cordelier Du Plan Carpin est trés vray de la cruauté barbare et des coutumes de ces Mogols», (ibid., p. 302). The text Montesquieu referenced is in Relation des voyages en Tartarie cit.

  68. 68.

    With reference to Rubruck’s text in Relation des voyages en Tartarie cit., See Geographica, pp. 307 and 309,

  69. 69.

    See above, n. 5.

  70. 70.

    Regarding Genghis Khan’s conquests: «Il est curieux et horrible de voir le spectacle de ces conquêtes de Zingis-khan qui semble être un tigre altéré de sang[,] passe les habitans des villes au fil de l’epée et fait grace en vendant les habitans ou les distribuant à ses soldats exceptés quelques villes qu’il daigne prendre à composition mais seulement quelques-unes de celles qui n’ont pas osé entreprendre de résister», (Geographica, p. 302). And, further down: «C’est une nation bien sanguinaire et bien destructeuse du genre humain que celle des Tartares ils désolent tout et passent tout au fil de l’épée aussi sont très-sanguinaires même entr’eux mais de la manière dont vont les choses les états qui les entourent la Chine et la Russie les subjugueront», (ibid., p. 314). It is important to emphasize the difference between Tartars’ cruelty in war and their family life: «Je vois les Tartares d’une cruauté sans exemple dans leurs guerres et je les vois entre eux doux et humains», (ibid. p. 302).

  71. 71.

    «[...] il faut que la barbarie qu’ils exercent dans leurs guerres vienne de quelque cause qui a exigé d’eux un pareil droit des gens, je soupçonne que cette cause vient de ce que ces gens qui n’habitent point de villes accoutumés à faire la guerre avec impetuosité et qui ne sçavent autre chose que se battre quand ils esperent de vaincre et d’augmenter l’armée des plus forts quand ils ne l’espèrent pas, ont trouvé qu’il étoit contre leur droit des gens et les coutumes etablies parmi eux qu’une ville les arretât quand elle n’est pas sure de pouvoir leur resister. D’ailleurs des gens qui vivent dans la campagne regardent les villes non pas comme une assemblée d’habitans mais comme des lieux propres à se soustraire à leur puissance», (ibid. p. 302–303).

  72. 72.

    «Il semble que la liberté soit faite pour le genie des Peuples de l’Europe; et la servitude pour celui des Peuples d’Asie. C’est en vain que les Romains offrirent aux Cappadociens ce precieux tresor: cette Nation lâche le refusa; et elle courut à la servitude avec le même empressement, que les autres Peuples couroient à la liberté», (LP 125 [131], p. 479).

  73. 73.

    See above, n. 12.

  74. 74.

    «Lorsque les Peuples d’Asie, comme les Turcs et les Tartares, firent des Conquêtes; soumis à la volonté d’une seul, ils ne songerent qu’à lui donner de nouveaux Sujets, et à établir par les armes son autorité violent: mais les Peuples du Nord, libres dans leur Païs, s’emparant des Provinces Romaines, ne donnerent point à leurs Chefs une grande autorité», (ibid., p. 480).

  75. 75.

    «Du gouvernement despotique militaire: Le Mogol, les Tartares. Du gouvernement aristocratique militaire: Alger. Du gouvernement démocratique militaire: Y en a-t-il?», (P 1772, p. 528). The topic of military despotism is reprised in P 1734, where he introduced the analogy between the tyrants in cities and the government of the big empires: «Le gouverneur despotique et militaire se trouve également et dans le petit prince d’une ville, et dans le maître d’un vaste empire», (p. 516).

  76. 76.

    Jean-Frédéric Bernard , Recueil de Voyages au Nord, Contenant divers Mémoires très utiles au Commerce et à la Navigation, 8 vols. Amsterdam, Jean-Frédéric Bernard, 1715–27, (Catalogue, n° 2751). See the summary of vol. VIII in Geographica, pp. 31–45.

  77. 77.

    EL, XVII, 3; t. I, p. 297, note b.

  78. 78.

    «[...] la raison de cette extrême froidure vient de la nature du terrain nitreux, plein de salpêtre, et sablonneux, et de plus, de la hauteur du terrain», (ibid., p. 297). The result is «qu’on n’y trouve que des pâturages pour les troupeaux; qu’il n’y croit point d’arbres, mais quelques broussailles, comme en Islande; qu’il y a, auprès de la Chine et du Mogol, quelques pays où il croît une espèce de millet, mais que le blé ni le riz n’y peuvent mûrir», (ibid.).

  79. 79.

    «Ce faits posés, je raisonne ainsi: l’Asie n’a point proprement de zone tempérée; et les lieux situés dans un climat très froid y touchent immédiatement ceux qui sont dans un climat très chaud, c’est-à-dire la Turquie, la Perse, le Mogol, la Chine, la Corée et le Japon», (ibid.)

  80. 80.

    Ibid.

  81. 81.

    See Chap. 1, above.

  82. 82.

    EL, XVII, 4; t. I, p. 298. The contrast with Europe is immediately made clear: «En Europe, au contraire, nous ne connaissons, depuis l’établissement des colonies grecques et phéniciennes, que quatre grands changements: le premier causé par les conquêtes des Romains; le second, par les inondations des Barbares qui détruisirent ces mêmes Romains; le troisième, par les victoires de Charlemagne ; et le dernier, par les invasions des Normands. Et si l’on examine bien ceci, on trouvera, dans ces changements mêmes, une force générale répandue dans toutes les parties de l’ Europe» (ibid., pp. 298–99).

  83. 83.

    Montesquieu’s notes on the political importance of the Yangtze in his summary of Du Halde’s Description – in Geographica, p. 206, highlight the nature of revolutions in Asia, and the fact they depended on environmental conditions, p. 206: «Il faut qu’il y ait quelque raison particuliere qui faisse que les provinces de la Chine se tiennent et sont liées les unes les autres de façon que quelque revolution qui y arrive cet empire subsiste toujours et revient toujours lui-même, j’en trouve une grande raison: c’est que la division naturelle est par les fleuve Yang Tse Kiang qui coule de l’oüest à l’est et partage la Chine en deux parties celle du Nord et celle du midy: or les peuples des provinces méridionales etant naturellement beaucoup moins actif[s], belliqueux que ceux des provinces septentrionales et les voisinage des Tartares ayant toujours retenu les empereurs dans le septentrion il est nécessaire que le midy revienne sous la domination du siege qui est dans le septentrion, car dès que le grand fleuve est passé tout le midy est pris».

  84. 84.

    Ibid., p. 297.

  85. 85.

    EL, XVII, 5; t. I, p. 299.

  86. 86.

    EL, XVII, 2; t. I, p. 295, with specific reference to the peoples of northern China who «sont plus courageux que ceux du midi» and those in the south of Korea who «ne le sont tant que ceux du Nord».

  87. 87.

    Ibid.

  88. 88.

    EL, XVII, 5; t. I, p. 299.

  89. 89.

    See Chap. 1, above.

  90. 90.

    This contradicts what we read in a note about Montesquieu’s conversations with Arcadio Huang , that speaks of how the Tartars overthrew the Chinese government and subverted their laws: «Tout le monde sçait qu’il [the Chinese empire] a eté deux fois envahi par les Tartares, qu’il gemit encore sous leur tyrannie, que le gouvernement chinois est entièrement défiguré s’il n’est pas aboli et que les loix les plus saintes de cet état y sont violées», (“Quelques remarques sur la Chine que j’ay tirées des conversations que j’ay eües avec M. Ouanges”. Texte établi par M. Benitez , présenté et annoté par C. Volpilhac-Auger , in Geographica, [pp. 109–130], p. 124). But, as Benitez had shown, Montesquieu was not the author of this text which is actually the transcription of one by Nicolas Fréret ; see M. Benitez , “Montesquieu, Fréret et les remarques tirées des entretiens avec Ho- angh”, ibid., pp. 419–434. This opinion does not appear anywhere in the Esprit des Lois.

  91. 91.

    EL, XIX, 19; t. I, p. 341.

  92. 92.

    EL, XIX, 17; t. I, p. 338.

  93. 93.

    Ibid.

  94. 94.

    EL, XIX, 18; t. I, p. 340.

  95. 95.

    See Geographica, “Lettres édifiantes et curieuses”. Texte présenté, établi et annoté par C. Volpilhac-Auger , pp. 349–413; p. 392: «*Ce qui fait que la Chine n’est pas convertissable c’est que le gouvernement la religion y sont precisement la meme chose ils sont fondés sur les memes principes, et c’est la meme pratique. *Il faudroit donc renverser le gouvernement avant la religion».

  96. 96.

    EL, XIX, 18; t. I, p. 339. The passage is an almost word-for-word repetition of a note in the summary of Lettres édifiantes, in Geographica, pp. 405–406. Summarizing a letter written by Father Parennin stating that China had «assujeti les veinqueurs a ses usages» and that they «ont été obligés de la gouverner selon ses loix ses maximes et ses coutumes», Montesquieu wrote: «Le Père Parenin qui parle ne dit pas la veritable raison: c’est qu’à la Chine les manieres les mœurs la religion le gouvernement sont la meme chose on ne pouvoit pas changer tout cela a la fois or il faut que le veinqueur ou le veincu changent il fallut a la Chine que ce fut le veinqueur».

  97. 97.

    EL, XVII, 5; t. I, p. 300. The same chapter clearly explains the difference between Tartars and Goths: «Les Tartares détruisant l’empire grec établirent dans les pays conquis la servitude et le despotisme; les Goths conquérant l’empire romain fondèrent partout la monarchie et la liberté».

  98. 98.

    «Souvent une partie de la nation tartare qui a conquis, est chassée elle-même; et elle rapporte dans ses déserts un esprit de servitude qu’elle a acquis dans le climat de l’ esclavage», (ibid., pp. 299–300). In this regard, see the reference to the Chinese colonies in Central Asia, bearers of the spirit of despotism, also in EL, XVII, 5: «On peut voir encore dans l’histoire de la Chine que les empereurs ont envoyé des colonies chinoises dans la Tartarie. Ces chinois sont devenus Tartares et mortels ennemis de la Chine; mais cela n’empêche pas qu’ils n’aient porté dans la Tartarie l’esprit du gouvernement chinois» (p. 299). See Geographica, p. 176 (from the summary of Du Halde’s Description): «Ses conquêtes [the emperor You-Ti] sur les Tartares etablit parmi eux des Chinois qui devinrent Tartares, et mortels ennemis.[...] *Cela a du arriver souvent et ces colonies porter la servitude chès les Tartares».

  99. 99.

    «C’est ce qui a fait que le génie de la nation tartare ou gétique a toujours été semblable à celui des empires de l’ Asie», (EL, XVII, 5; t. I, p. 300).

  100. 100.

    Ibid.

  101. 101.

    Ibid.

  102. 102.

    See Réflexions sur la monarchie universelle en Europe in Romains, par. VIII.

  103. 103.

    «En Asie, on a toujours vu de grands empires; en Europe, ils n’ont jamais pu subsister. C’est que l’Asie que nous connaissons a de plus grandes plaines; elle est coupée en plus grands morceaux par les mers; et, comme elle est plus au midi, les sources y sont plus aisément taries, les montagnes y sont couvertes de neiges, et les fleuves moins grossis y forment de moindres barrières. La puissance doit donc être toujours despotique en Asie. Car, si la servitude n’y était pas extrême, il se ferait d’abord un partage que la nature du pays ne peut pas souffrir», (EL, XVII, 6; t. I, pp. 300–301). On the differences between the Asian and European natural environments, and the ensuing consequences on the historical-political level, see also P 749, p. 223: «Nous ne sommes point dans ces climats chauds où les hommes et les animaux, presque sans besoins, traversent des pays infinis et laissent une monarchie pour en aller attaquer une autre. Nos conquêtes sont longues, et, avant qu’elles ne soient achevées, il y a toujours une certaine réaction qui remet le conquérant dans l’État d’où il était sorti»

  104. 104.

    EL, XVII, 6; t. I, p. 301.

  105. 105.

    «La bonté des terres d’un pays y établit naturellement la dépendance. Les gens de la campagne, qui y font la principale partie du peuple, ne sont pas si jaloux de leur liberté; ils sont trop occupés et trop pleins de leurs affaires particulières. Une campagne qui regorge de biens craint le pillage, elle craint une armée», (EL, XVIII, 1; t. I, p. 302).

  106. 106.

    «[...] dans les pays de montagnes, on peut conserver ce que l’on a, et l’on a peu à conserver. La liberté, c’est-à-dire le gouvernement dont on jouit, est le seul bien qui mérite qu’on le défende. Elle règne donc plus dans les pays montagneux et difficiles que dans ceux que la nature semblait avoir plus favorisé. Les montagnards conservent un gouvernement plus modéré, parce qu’ils ne sont pas si fort exposés à la conquête», (ibid., p. 303).

  107. 107.

    See EL, XVIII, 5. The exception is Japan that, «déroge à ceci par sa grandeur et sa servitude» (ibid., p. 305, n. a). On this topic, see Chap. 2, above.

  108. 108.

    «Les pays que l’ industrie des hommes a rendus habitables, et qui ont besoin, pour exister, de la même industrie, appellent à eux le gouvernement modéré. Il y en a principalement trois de cette espèce; les deux provinces de Kiang-nam et Tche-kiang à la Chine, l’ Égypte et la Hollande», (EL, XVIII, 6; t. I, p. 306). Here, Montesquieu introduced an exception to the general rule that made despotic government a necessity in China. On this topic, see Chap. 1, above.

  109. 109.

    EL, XVIII, 4; t. I, p. 305.

  110. 110.

    «La fertilité d’un pays donne, avec l’aisance, la mollesse et un certain amour pour la conservation de la vie», (ibid.).

  111. 111.

    EL, XVIII, 3; t. I, p. 304.

  112. 112.

    Ibid.

  113. 113.

    Here too, there is wavering and uncertainty that were resolved in the final draft of the Esprit des Lois. Among the passages he eliminated in the first edition, see for example, the reference to barbarians as a category that included savages, in a framework that centres on the difference between people who have no written language and the civilized people who put their agreements into written documents: «La plus part des peuples ne connoissent pas qui de barbares chasseurs ou pasteurs deviennent conquérans ne connoissent pas l’ art d’ecrire pour faire connoitre leurs conventions ils cherchent quelques signes ou quelques faits eclatant qui y suplee[nt] on dit que les Tartares faisoient leurs traités en se faisant tirer du sang du bras, o les premiers Turcs faisoient |les| leurs traités en |se| mettant de l’ ancre dans la main et l’ applicant comme un sceau sur le papier», (De l’Esprit des Lois. Manuscrits II), p. 728. This passage, which is part of the manuscript chapter “De la preuve par temoin et de la preuve par ecrit” does not appear in the Esprit des Lois; see EL, XXVIII, 44; t. II, p. 278 and EL, t. II, “Variantes”, pp. 488–489

  114. 114.

    Landucci , I filosofi e i selvaggi, cit., p. 427.

  115. 115.

    EL, XVIII, 11; t. I, p. 308.

  116. 116.

    Ibid., p. 309.

  117. 117.

    «Après la mort d’Attila , sont empire fut dissous: tant de rois qui n’étaient plus contenus, ne pouvaient point reprendre des chaînes», (EL, VIII, 17; t. I, p. 136). See Romains, chap. XIX, 243: «Apres sa mort toutes les Nations Barbares se rediviserent, mais les Romains étoient si foibles qu’il n’y avoit pas de si petit Peuple qui ne pût leur nuire».

  118. 118.

    EL, XVIII, 12; t. I, p. 309.

  119. 119.

    EL, XVIII, 13; t. I, p. 309.

  120. 120.

    «Chez des pareilles nations, les vieillards, qui se souviennent des choses passées, ont une grande autorité; on n’y peut être distingué par les biens, mais par la main et par les conseils», (ibid., pp. 309–10).

  121. 121.

    «Leurs lois régleront le partage du butin, et auront, comme nos lois saliques, une attention particulière sur les vols», (ibid., p. 310).

  122. 122.

    «Ces peuples errent et se dispersent dans les pâturages ou dans les forêts. Le mariage n’y sera pas aussi assuré que parmi nous, où il est fixé par la demeure, et où la femme tient à une maison; ils peuvent donc plus aisément changer de femmes, en avoir plusieurs, et quelques fois se mêler indifféremment comme les bêtes», (ibid.). The manuscript of the Esprit des Lois contained a passage (that was not included in the printed edition) which referred to «peuples barbares qui cultivent les terres» who «ont besoin d’un plus grand travail que d’une plus grande industrie» (hence the need for «plusieurs esclaves» rather than «plusieurs femmes»), (De l’ Esprit des Lois. Manuscrits I, p. 448). It is significant that his characterization of barbarians as pastoral people took on more strength through the deletion of this passage in the published version of EL.

  123. 123.

    «Les peuples pasteurs ne peuvent se separer de leurs troupeaux, qui font leur subsistance; ils ne sauraient non plus se séparer de leurs femmes, qui en ont soin. Tout cela doit donc marcher ensemble; d’autant plus que vivant ordinairement dans de grandes plaines, où il y a peu de lieux forts d’assiette, leurs femmes, leurs enfants, leurs troupeaux deviendraient la proie de leurs ennemis», (ibid.).

  124. 124.

    EL, XVIII, 14; t. I, p. 310.

  125. 125.

    Ibid.

  126. 126.

    «Chez ces peuples, la liberté de l’homme est si grande, qu’elle entraîne nécessairement la liberté du citoyen», (ibid.).

  127. 127.

    «[...] si un chef voulait leur ôter leur liberté, ils l’iraient d’abord chercher chez un autre, ou se retireraient dans les bois pour y vivre avec leur famille», (ibid.).

  128. 128.

    «Chez les peuples qui n’ont point de monnaie, chacun a peu de besoins, et les satisfait aisément et également. L’égalité est donc forcée; aussi leurs chefs ne sont-ils point despotiques», (EL, XVIII, 17; t. I., p. 312).

  129. 129.

    «L’invention de la monnoye a beaucoup contribué à faire de grands empires. Aussi tous ceux où il n’y a point de monnoye sont sauvages: car le prince ne peut pas assez surpasser les autres en richesses pour se faire obéir, ni acheter assez de gens par accabler tous les autres. Chacun a peu de besoins et les satisfait aisément et également. L’égalité est donc forcée. Aussi les chefs des Sauvages et des Tartares ne sont-ils jamais despotiques», (P 647, p. 204).

  130. 130.

    EL, XVIII, 18.

  131. 131.

    EL, XVIII, 19.

  132. 132.

    «Les Arabes et les Tartares sont des peuples pasteurs. Les Arabes se trouvent dans le cas généraux dont nous avons parlé, et sont libres», (EL, XVIII, 19; t. I, p. 313). On the Arabs, see in particular EL, XXI, 16 (t. II, p. 51), where the accent is on the fact that Arabs were not warlike by nature, but the bellicose tendency was acquired through their unique historical development (see Chap. 9, in this book).

  133. 133.

    EL, XVIII, 19; t. I, p. 313.

  134. 134.

    «Ils [the Tartars] n’ont point de villes, ils n’ont point de forêts, ils ont peu de marais; leurs rivières sont presque toujours glacées; ils habitent une immense plaine; ils ont des pâturages et des troupeaux, et par conséquent des biens: mais ils n’ont aucune espèce de retraite ni de défense», (ibid.).

  135. 135.

    «[...] au lieu de l’esclavage civil, on conçoit que l’ esclavage politique a dû s’introduire. En effet, dans un pays où les diverses hordes se font continuellement la guerre et se conquièrent sans cesse les unes les autres; dans un pays où, par la mort du chef, le corps politique de chaque horde vaincue est toujours détruit, la nation en général ne peut pas être libre: car il n’y en a pas une seule partie qui ne doive avoir été un très grand nombre de fois subjuguée», (ibid.).

  136. 136.

    EL, XVIII, 19; t. I, p. 314.

  137. 137.

    Ibid.

  138. 138.

    «J’ai dit, au chapitre II, que les habitans des plaines cultivées n’étaient guère libres: des circonstances font que les Tartares, habitant une terre inculte, sont dans le même cas», (ibid.).

  139. 139.

    «Les Tartares paraissent entre eux doux et humains, et ils sont des conquérants très cruels; ils passent au fil de l’épée les habitans des villes qu’ils prennent: ils croient leur faire grâce lorsqu’ils les vendent ou les distribuent à leurs soldats: ils ont détruit l’ Asie depuis les Indes jusqu’à la Méditerranée; tout le pays qui forme l’ orient de la Perse en est resté désert», (EL, XVIII, 20; t. I, p. 314). The passage comes from the summary of the Histoire des Tatars in Geographica (see note 70, above).

  140. 140.

    «Ces peuples n’avaient pas de villes; toutes leurs guerres se faisaient avec promptitude et avec impetuosité.[...] Ils ne regardaient pas les villes comme une assemblée d’habitants, mais comme des lieux propres à se soustraire à leur puissance», (ibid.). Disdain for cities, that is typical of people who do not cultivate the land, leads to the lack of temples and the character of religion; see EL, XXV, 3; t. II, p. 155: «Les Tartares, n’habitant point de maisons, ne connaissaient point de temples». The idea of the temple only came from people who cultivated the land and therefore, their attachment to a religion was stronger, hence the Tartars’ religious tolerance: «Les peuples qui n’ont point de temples ont peu d’attachement pour leur religion: voilà pourquoi les Tartares ont été de tout temps si tolérants; pourquoi les peuples barbares qui conquirent l’ empire romain ne balancèrent pas un moment à embrasser le christianisme», (ibid.). See the summary of Histoire des Tatars in Geographica, p. 307: «Zingis-chan interroge les mahometans et trouve leurs dogmes for bons excepté celui d’aller a la Meque ne pouvant pas comprendre qu’on ne put adorer Dieu partout. *(c’est que l’ idée de temple est venüe de l’ idée de maison et les Tartares n’en ont point)»

  141. 141.

    «Le P.du Halde dit que, chez les Tartares, c’est toujours le dernier des mâles qui est l’héritier, par la raison qu’à mesure que les aînés sont en état de mener la vie pastorale, ils sortent de la maison avec une certaine quantité de bétail que le père leur donne, et vont former une nouvelle habitation. Le dernier des mâles, qui reste dans la maison avec son père, est donc son héritier naturel», (EL, XVIII, 21; t. I, pp. 314–15).

  142. 142.

    «J’ai ouï dire qu’une pareille coutume était observée dans quelques petits districts d’Angleterre, et on la trouve encore en Bretagne, dans le duché de Rohan, où elle a lieu pour les rotures. C’est sans doute une loi pastorale venue de quelque petit peuple breton, ou portée par quelque peuple germain. On sait, par César et Tacite, que ces derniers cultivaient peu les terres», (ibid.).

  143. 143.

    See EL, XVIII, 22–31.

  144. 144.

    The reference is to the Tartar conquest of the Mogul empire and of Japan. On Japan, see Chap. 2 in this book.

  145. 145.

    P 1730, pp. 514–515.

  146. 146.

    Ibid., p. 515.

  147. 147.

    See mainly EL, XXX, 1; t. II, p. 299.

  148. 148.

    In this regard, see in particular, Voltaire , Essai sur les moeurs, cit.,t. I, p. 342: «Les sultans ont conservé en Europe l’ ancien usage qu’ils avaient pratiqué en Asie, de donner à leurs soldats des fiefs à vie, et quelques-uns héréditaires.[...] Les Tartares occidentaux partagèrent toujours les terres des vaincus. Ils établirent, dès le Ve siècle, en Europe, cette institution qui attache les vainqueurs à un gouvernement devenu leur patrimoine; et les nations qui se mêlèrent avec eux, comme les Lombards, les Francs, les Normands, suivirent ce plan». See also, Fragments historiques sur l’ Inde et sur le général Lally [1773], in Oeuvres complètes de Voltaire, sous la direction de L. Moland , Paris, Garnier, 1877–85, vol. XXIX [1879], p. 91: «Quiconque est un peu instruit sait que le gouvernement du Mogol est, depuis Gengis-kan , et probablement longtemps auparavant, un gouvernement féodal, tel. à peu près que celui d’Allemagne, tel. qu’il fut établi long-temps chez les Lombards, chez les Espagnols, et en Angleterre même, comme en France et dans presque tous les états de l’ Europe: c’est l’ ancienne administration de tous les conquérans scythes et tartares, qui ont vomi leurs inondations sur la terre».

  149. 149.

    See Minuti , Oriente barbarico e storiografia settecentesca, cit., chap. 3.

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Minuti, R. (2018). «The Most Singular People on Earth». In: Studies on Montesquieu - Mapping Political Diversity. International Archives of the History of Ideas Archives internationales d'histoire des idées, vol 224. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-77456-5_4

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