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Notes
- 1.
Cf. Hubert Nkoumou (2003: 1).
- 2.
Ce tabou tend à disparaître entre les générations actuelles, notamment au sein des familles qui se sont converties à l’Islam.
- 3.
Ce concept est calqué sur la notion de bilinguisme fonctionnel qui, selon Rosita Fibbi et Marinette Matthey (2010: 3), ‘est apparue dès les années 1980 pour opérer un découplage entre les notions de compétence et de communication (Grosjean 1982, Lüdi et Py 1986). On parle de bilinguisme fonctionnel lorsque des objectifs communicationnels en contexte, liés à diverses tâches, peuvent être atteints dans deux ou plusieurs langues. Ainsi un bilinguisme est dit fonctionnel s’il permet par exemple de comprendre la langue de l’autre mais non de la parler. Dans le contexte actuel de mondialisation et de migration accrue on parle plutôt de plurilinguisme fonctionnel, que de bilinguisme’. La particularité à Tokombéré tient au fait que les compétences sont plus actives que la simple intercompréhension entre les locuteurs.
- 4.
La notion du capital linguistique tient au caractère essentiellement plurilingue des sujets enquêtés, aspect que nous allons aborder plus loin.
- 5.
Selon Dominique Harre et al. (2010 : 23), ‘la définition de l’urbain combine les critères administratif et fonctionnels.
-
Recensement de 1976: Est considérée comme ville: tout chef-lieu d’unité administrative, quelque soit l’effectif de sa population et toute agglomération d’au moins 5 000 habitants présentant quelques infrastructures communautaires. Les villes sont divisées en ‘quartiers urbains’, qui sont des divisions géographiques, reconnues par l’administration et où vit une population placée sous l’autorité d’un chef de quartier.
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Recensement de 1987: Est considérée comme ville une agglomération qui a soit une fonction administrative (Chef-lieu de division administrative) ou une population agglomérée de 5 000 habitants possédant un certain nombre d’infrastructures (école primaire, centre de santé, marché quotidien et installations d’eau et d’électricité).
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Recensement de 2005: deux mesures sont utilisées dans le rapport de recensement, la première est démographique (9 villes de plus de 100 000 habitants), la seconde reprend la définition administrative des recensements précédents (les villes sont les chefs lieux administratifs plus Mutenguene dans la région du Sud-Ouest et Lara dans la région de l’Extrême-Nord; 27 villes avaient moins de 1 000 habitants)’.
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- 6.
Cette situation porte encore fraiches les réminiscences de l’histoire, car le mandara ou wandala était justement la langue du peuple wandala qui dictait ses lois de néo-colonisateur dans ce qui était alors le département du Margui-Wandala. C’était l’un des 6 départements de la province du nord, cf. organisation administrative de la République Unie du Cameroun du 25 juillet 1972. Ce département a été éclaté en deux, dont le Mayo-Sava et le Mayo-Tsanaga, suite aux réformes administratives des années soixante-dix.
- 7.
Les Kanuri et les mandara des arrondissements de Kolofata et Mora voisins ont eu à s’installer sur la pleine de Tokombéré, imposant d’abord leur religion aux peuples dits animistes (phase de l’islamisation forcée) et faisant miroiter ensuite aux mêmes populations les avantages de toutes sortes liés à l’islam (islamisation consentie ?). Il convient de rappeler à cet effet que le premier régime politique, pour peu qu’il fût dirigé par un président d’obédience musulmane, réservait aux populations islamo-peules des places de choix dans les serres du pouvoir et de la vie socio-économique.
- 8.
Référence est ici faite au concept de fonction instrumentale ou utilitaire que jouent certaines langues dans la vie sociale.
- 9.
A la suite de Barbara F. Grimes (1996) et de Jean Tabi Manga (1999), Zachée Bitja’a Kody mesure la viabilité des langues africaines sur la base de la masse critique (nombre de locuteurs), de la dynamique linguistique (véhicularité, maintien de la transmission dans les métropoles, etc.), la fonctionnalité et l’équipement (standardisation).
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Boho, Z.H. (2017). Pratiques et transmission linguistiques dans les familles à Tokombéré: vers un étiolement des langues identitaires?. In: Ebongue, A., Hurst, E. (eds) Sociolinguistics in African Contexts. Multilingual Education, vol 20. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-49611-5_6
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