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Part of the book series: Phaenomenologica ((PHAE,volume 221))

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Abstract

Incroyable lecteur, Heidegger connaissait parfaitement la philosophie de la religion et son histoire. Très conscient de la mainmise théologique en la matière depuis le xix e, il l’était également des nouvelles tendances apparues assez récemment dans l’orbe des philosophies néo-kantiennes de Marburg et de Heidelberg. Aussi le choix de s’en tenir à Troeltsch apparaît-il comme stratégique. En ce dernier se croisent diverses influences permettant de retracer à grands traits le paysage questionné et de donner ainsi aux étudiants un aperçu de la problématique à la fois précis et concis, historique et systématique.

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Notes

  1. 1.

    Il faut préférer ici la leçon de NFN : « seit zehn Jahren », plutôt que celle de NOB : « seit Jahrzehnten ».

  2. 2.

    Cf. O. Pöggeler, Philosophie und hermeneutische Theologie. Heidegger, Bultmann und die Folgen, München, Fink, 2009, p. 83.

  3. 3.

    M.-L. Enckendorff, Über das Religiöse, München/Leipzig, Duncker & Humblot, 1919.

  4. 4.

    Pour une remarque « pro femina », voir la formule le propos que tint Heidegger à Blochmann : « Vous avez un sentiment très juste de Schleiermacher – j’ai la convication que sa personnalité n’est saisie de façon entière que par une femme » (HBB, p. 10).

  5. 5.

    Références données par Heidegger : Religionsphilosophie der Kultur. Zwei Entwürfe von Gustav Radbruch und Paul Tillich (Philosophische Vorträge der Kant-Gesellschaft Nr. 24), Berlin, 1919. Précisons que la conférence de Radbruch s’est déroulée le 20 mars 1919 et celle de Tillich le 16 avril 1919. L’édition de 1921 que nous utilisons porte exactement le même titre. Elle a été publiée à Berlin chez Reuther & Reichard. Le Vorwort précise que seule la conférence de Tillich a été (légèrement) modifiée pour l’occasion et qu’on peut donc considérer l’édition de 1921 comme une réimpression inchangée de celle de 1919.

  6. 6.

    G. Radbruch, « Religionsphilosophie des Rechts », in Religionsphilosophie der Kultur [1919], p. 9.

  7. 7.

    Ibid., pp. 9–10.

  8. 8.

    Ibid., p. 10.

  9. 9.

    Ibid.

  10. 10.

    W. Windelband, « Das Heilige. Skizze zur Religionsphilosophie », in Präludien, Bd. II, p. 302.

  11. 11.

    G. Radbruch, « Religionsphilosophie des Rechts », in Religionsphilosophie der Kultur [1919], p. 10.

  12. 12.

    Ibid., p. 15. Nous laissons de côté la seconde partie de la conférence où, se déplaçant au courant de l’histoire, plus exactement de Jésus à Tolstoï, Radbruch rejoint les Soziallehren et tente de repenser le concept troeltschien de « développement » dont nous reparlerons bientôt.

  13. 13.

    P. Tillich, « Über die Idee einer Theologie der Kultur », in Religionsphilosophie der Kultur [1919], pp. 29–52, repris in TGW 9 (cette conférence connaîtra de multiples réécritures).

  14. 14.

    Ibid., p. 29.

  15. 15.

    Ibid., p. 30.

  16. 16.

    Ibid.

  17. 17.

    Ibid., p. 31.

  18. 18.

    Ibid. Ce second argument sonne comme une défense de Troeltsch face aux critiques de ritscheliens orthodoxes Kaftan et Niebergall. Il en sera question plus loin.

  19. 19.

    Ibid.

  20. 20.

    Ibid.

  21. 21.

    Ibid., p. 32.

  22. 22.

    Cette conférence est parue une première fois dans les Kant-Studien, 27, 1922, pp. 446–469. Elle est reprise in TGW 1, pp. 367–388.

  23. 23.

    P. Tillich, « Über die Idee einer Theologie der Kultur », in Religionsphilosophie der Kultur [1919], p. 52.

  24. 24.

    NHW dit seulement : « religionsgeschichtlich. Material ». NFN précise à côté : « religionshistorischen- und religionsphilosophischen Problematik ». Dans NFN toujours, Troeltsch est aussi qualifié, au même endroit, de « führende Autorität » dans les domaines concernés.

  25. 25.

    Cf. E. Troeltsch, Vernunft und Offenbarung bei Johann Gerhard und Melanchthon. Untersuchung zur Geschichte der altprotestantischen Theologie, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1891, pp. 98–99.

  26. 26.

    Cf. E. Troeltsch, « Religionsphilosophie und theologische Prinzipienlehre », Theologisches Jahresbericht, 15, 1896, pp. 376–425 ; 16, 1897, pp. 498–557 ; 17, 1898, pp. 531–603 ; 18, 1899, pp. 485–536.

  27. 27.

    E. Troeltsch, « Die christliche Weltanschauung und die wissenschaftliche Gegenströmungen », Zeitschrift für Theologie und Kirche, 3, 1893, pp. 493–528 et 4, 1894, pp. 167–231 (in TGS II, pp. 227–327) ; « Die Selbständigkeit der Religion », Zeitschrift für Theologie und Kirche, 5, 1895, pp. 361–436 et 6, 1896, pp. 71–110 et pp. 167–218 ; « Geschichte und Metaphysik », Zeitschrift für Theologie und Kirche, 8, 1898, pp. 1–69.

  28. 28.

    Cf. E. Troeltsch, « Das Historische in Kants Religionsphilosophie. Zugleich ein Beitrag zu den Untersuchungen über Kants Philosophie der Geschichte », in H. Vahinger & B. Bauch (Hg.), Zu Kants Gedächtnis. Zwölf Festgaben z. seinem 100 jährigen Todestage ; Sonderabdruck des Kant-Studien, 9, 1904, pp. 21–154. Texte aussitôt repris séparément chez Reuther & Reichard, Berlin, 1904.

  29. 29.

    Cf. E. Troeltsch, « Religionsphilosophie », in W. Windelband (Hg.), Die Philosophie in Beginn des zwanzigsten Jahrhunderts. Festschrift für Kuno Fischer, Heidelberg, Winter, 1904, pp. 104–162, texte repris dans une version légèrement augmentée dans le même volume amélioré paru en 1907 (Heidelberg, Winter).

  30. 30.

    Cf. E. Troeltsch, Psychologie und Erkenntnistheorie in der Religionswissenschaft. Eine Untersuchung über die kantischen Religionslehre für die heutige Religionswissenschaft, Tübingen, Mohr-Siebeck, 1905.

  31. 31.

    D’après NFN, p. 15. Ici, le terme « Referat » ne dit pas que Heidegger a fait intervenir un étudiant comme au sein d’un séminaire, mais qu’il a exposé les idées de Troeltsch à partir de certains de ses textes.

  32. 32.

    Par ailleurs, il fait le lien entre les premiers travaux, encore empreints de théologie, et ceux qui s’annoncent, plus résolument philosophiques – cf. l’essai de 1906 « Das Wesen der Religion und der Religionswissenschaft » (TGS II, pp. 452–499) et les textes publiés entre 1910 et 1913 (par exemple « Die Zukunftsmöglichkeiten des Christentums im Verhältnis zur modernen Philosophie », Logos, 1, 1910–1911, pp. 165–185 (in TGS II, pp. 837–862) ; « Empiricism and Platonism in the Philosophy of Religion. To the Memory of William James », Harvard Theological Review, 5, 1912, pp. 401–422 (in TGS II, pp. 364–385).

  33. 33.

    Nous nous permettons donc de renvoyer à notre étude : « A Historical Note on Heidegger’s Relationship to Troeltsch », in S.J. McGrath & A. Wiercinski (eds.), A Companion to Heidegger’s Phenomenology of Religious Life, New York/Amsterdam, Rodopi, 2010, pp. 115–134. Troeltsch n’est pas revenu sur son parcours avant 1921. Cf. « Mein Bücher », in R. Schmidt (Hg.), Die deutsche Philosophie der Gegenwart in Selbstdarstellungen, Bd. II, Hamburg, Meiner, 1921, pp. 161–173 ; repris in TGS IV, pp. 2–18. En 1920, il n’existait pas encore de réelle synthèse de sa pensée, mais l’on disposait cependant de quelques travaux qui en faisaient office. Cf. par exemple W. Günther, Die Grundlagen der Religionsphilosophie Ernst Troeltschs, Jena, Dissertation, 1914. Après vérification, il est très improbable que Heidegger s’en soit servi. Sa connaissance de l’œuvre troeltschienne était selon nous de première main.

  34. 34.

    E. Troeltsch, « Was heisst “Wesen des Christentums”? », Die Christliche Welt, 17, 1903, col. 443–446, 483–488, 532–536, 578–584, 650–654 et 678–683. Ces fragments seront repris en un seul texte revu et augmenté in TGS II, pp. 386–451.

  35. 35.

    E. Troeltsch, « Wesen der Religion und der Religionswissenschaft », in P. Hinneberg (Hg.), Die Kultur der Gegenwart, Bd. I-IV, Die christliche Religion mit Einschluss der israelitisch-jüdischen Religion, Teil 2, Systematische christliche Theologie, Berlin/Leipzig, Teubner, 1906, pp. 461–491 ; repris, revu et augmenté in TGS II, pp. 452–499.

  36. 36.

    A. v. Harnack, Das Wesen des Christentums. Sechzehn Vorlesungen vor Studenten aller Facultäten im Wintersemester 1899/1900 an der Universität Berlin, Leipzig, Hinrichs, 1900.

  37. 37.

    Voir encore TGS II, p. 402 : « si la détermination de l’essence est une abstraction procédant à partir de l’ensemble des phénomènes historiques jusqu’à ce jour et si, ce faisant, elle tend à dégager et à formuler les forces à l’œuvre, la solution de cette tâche n’est facile qu’à une condition : si nous pouvons penser que l’ensemble des phénomènes résultent et se succèdent conformément à une impulsion propre à l’Idée fondamentale ou à une loi de développement inhérente à cette impulsion ».

  38. 38.

    W. Hermann, « Die Bedeutung der Geschichtlichkeit Jesu für den Glauben. Eine Besprechung des gleichnamigen Vortrags von Ernst Troeltsch », Theologische Literaturzeitung, 37, 1912, pp. 245–249, ici pp. 245–246 ; repris in W. Hermann, Schriften zur Grundlegung der Theologie, Hg. v. P. Fischer-Appelt, Bd. II, München, Kaiser, 1967, pp. 282–289, ici pp. 282–283.

  39. 39.

    W. Hermann, « Die Bedeutung der Geschichtlichkeit Jesu für den Glauben. Eine Besprechung des gleichnamigen Vortrags von Ernst Troeltsch » [1912], p. 246 = pp. 283–284.

  40. 40.

    Cf. W. Herrmann, Die Metaphysik in der Theologie, Halle a. d. S., Niemeyer, 1876 ; repris in W. Herrmann, Schriften zur Grundlegung der Theologie, Bd. I, pp. 1–80.

  41. 41.

    Notons que ce texte de 1906 est d’abord paru dans l’encyclopédie Die Kultur der Gegenwart. Troeltsch fut invité à y participer avec deux contributions, l’une sur l’essence de la religion et de la science de la religion, l’autre de facture plus historique et sociologique, sur le protestantisme (« Protestantisches Christentum und Kirche in der Neuzeit »). La première se trouve dans le volume sous-titré Systematische christliche Theologie, où Herrmann signe pour sa part un texte intitulé « Christlich-protestantische Dogmatik », in P. Hinneberg (Hg.), Die Kultur der Gegenwart, Bd. I/IV, T. 2, Berlin/Leipzig, Teubner, 1906, pp. 129–180 ; repris in Schriften zur Grundlegung der Theologie, Bd. I, pp. 298–361. Or, ce texte est le seul écrit de Herrmann jamais cité par Heidegger. Cf. HEB, p. 107. D’ailleurs, il est remarquable que Troeltsch et Herrmann polémiquent l’un contre l’autre dans leurs textes respectifs sans jamais se citer. Cf. par exemple TGS II, p. 487, et W. Herrmann, « Christlich-protestantische Dogmatik » [1906], p. 166 = p. 343 et pp. 354–358 = pp. 175–178.

  42. 42.

    Dans sa version initiale de 1906, mais encore dans celle, remaniée, de 1909, et celle, enrichie bibliographiquement, de 1913. Cette référence au sens fort est pratiquement confirmée par NFN.

  43. 43.

    Cela ne signifie pas que Heidegger chercherait à voir les phénomènes religieux comme ils doivent être, tandis que Troeltsch et Weber se contenteraient de les voir comme ils sont. Raisonner ainsi consisterait à faire du premier un néo-kantien et des seconds les vrais phénoménologues ; ce qui serait un parfait contresens.

  44. 44.

    Troeltsch y regroupe des figures aussi diverses que Chantepie de la Saussaye, Paul de Lagarde, Max Müller, Cornelius Tiele, Hermann Usener, Erwin Rohde, Albrecht Dieterich, Julius Wellhausen et Ignaz Goldziher.

  45. 45.

    E. Troeltsch, « Religionsphilosophie » [1904/1907], pp. 458–459.

  46. 46.

    Ibid., p. 458.

  47. 47.

    Cf. C. Braig, Modernste Christentum und moderne Religionspsychologie, Freiburg, 1907, pp. 101–150. Il s’agit de la seconde édition, citée par Heidegger.

  48. 48.

    À certains endroits, Troeltsch rend hommage à Wundt. Cf. TGS II, p. 19, 259, 686 ; TGS III, p. 399. À d’autres, il se veut plus nuancé. Cf. TGS II, pp. 256–258, 680, 378 n. ; TGS III, p. 413.

  49. 49.

    Cf. TGS II, p. 757 n., et Psychologie und Erkenntnistheorie [1905], p. 11 sq., où Troeltsch se défend contre les critiques de Wundt dans Probleme der Völkerpsychologie.

  50. 50.

    E. Troeltsch, Psychologie und Erkenntnistheorie [1905], p. 11 sq.

  51. 51.

    Nous ne nous arrêtons pas sur les mentions de la psychopathologie, de la préhistoire et de la méthode américaine du sondage et de la statistique (GA60, p. 20), car elles n’ont que peu d’intérêt, y compris pour Troeltsch. Mentionnons seulement Psychologie und Erkenntnistheorie [1905], p. 11, à propos des apports positifs de la psychopathologie à la psychologie de la religion.

  52. 52.

    Cette remarque renvoie au grave problème de l’anhistoricité de la psychologie jamesienne. Pour Troeltsch, s’il y a encore quelque chose comme un absolu, celui-ci ne peut résider qu’au cœur de l’histoire. Cette idée est absente de Varieties of Religious Experience : James se refuse à penser une progression des vécus et des phénomènes religieux, préférant y voir des « variations psychologiques » (TGS II, p. 377). Si donc Troeltsch a prêché une certaine forme de relativisme historique, il n’a certainement pas soutenu le relativisme psychologique de James (TGS II, p. 381). C’est la raison pour laquelle il a tenté de se situer entre une théorie de l’immédiateté religieuse et une théorie de la tradition historico-religieuse (TGS II, p. 380).

  53. 53.

    Cf. E. Troeltsch, Psychologie und Erkenntnistheorie [1905], pp. 14–15, pp. 17–18, pp. 20–21, pp. 24–25.

  54. 54.

    Troeltsch y fait allusion dans Der Historismus und seine Probleme (TGS III, p. 437 n.).

  55. 55.

    Pour éviter les répétitions et faciliter l’expression, on traduira Erkenntnistheorie alternativement par « théorie de la connaissance » et par « épistémologie », conscient que cette seconde traduction est moins fidèle à l’original.

  56. 56.

    E. Troeltsch, Psychologie und Erkenntnistheorie [1905], p. 18.

  57. 57.

    Ibid.

  58. 58.

    Cf. W. Windelband, « Das Heilige » [1902], in Präludien [41911], Bd. II, pp. 295–332. Nous utilisons par la suite l’édition de 61919, identique à celle de 41916. Rickert, lui, ne sera cité que plus loin, dans les indications bibliographiques soutenant le paragraphe sur la philosophie de l’histoire.

  59. 59.

    Ibid., p. 295.

  60. 60.

    Ibid.

  61. 61.

    Ibid., p. 296.

  62. 62.

    Ibid., p. 297.

  63. 63.

    Ibid.

  64. 64.

    Ibid.

  65. 65.

    Ibid., p. 298.

  66. 66.

    Ibid.

  67. 67.

    Ibid., p. 300.

  68. 68.

    Ibid., p. 302.

  69. 69.

    Ibid., p. 305.

  70. 70.

    Ibid., p. 332.

  71. 71.

    U. Barth, « Troeltsch et Kant. A priori religieux et philosophie de l’histoire », in P. Gisel (éd.), Histoire et théologie chez Ernst Troeltsch, p. 65.

  72. 72.

    Ibid., p. 24.

  73. 73.

    Rapporté par U. Barth, « Troeltsch et Kant », p. 73 n. Cf. R. Köhler, Der Begriff a priori in der modernen Religionsphilosophie. Eine Untersuchung zur religionsphilosophischen Methode, Leipzig, Hinrich, 1920.

  74. 74.

    C’est avec regret que nous avons renoncé à nous attarder sur le passage suivant : « Dans ce contexte, l’expérience de la vie facticielle n’a pas la fonction d’un domaine ou d’une région habitée d’objets. Elle n’a rien à voir avec un monisme de l’expérience ou une théorie moniste ; ici on n’“explique” rien. Lorsqu’elle tient compte des connexions de signifiances et s’emploie à les élucider, la phénoménologie actuelle ne s’interroge pas assez sur le droit à la validité des données facticielles. L’expérience de la vie facticielle est pourtant le prédonné, dont on n’a pas le droit de tirer des “explications”. La phénoménologie n’est pas une science préliminaire, mais la philosophie elle-même » (GA60, p. 32). Ces lignes manquent de cohérence. La comparaison des différents Nachschriften montre d’ailleurs que Heidegger a dit autre chose et a voulu le dire autrement. Le problème est que ces mêmes Nachschriften ne permettent pas de reconstruire la parole de Heidegger avec exactitude. Pour ne s’en tenir qu’à NHW (p. 13), l’alinéa correspondant laisse entrevoir un lien plus évident à la suite du propos concernant la théologie, mais il souffre lui aussi d’un grand défaut de clarté. Nous pouvons tout de même avancer les éléments suivants : Heidegger vient de répéter que l’épistémologie de la religion est « critique » en ce sens qu’elle vise à « discriminer le factico-psychologique de l’axiologico-apriorique » (GA60, p. 22). Par où l’on est tenté de penser que les lignées citées plus haut devaient discuter de la nécessité d’arracher la facticité à la psychologie afin de pouvoir lui redonner le primat dans l’analyse philosophique. Ne pas le faire eût été mutatis mutandis justifier les attaques de l’épistémologie à son endroit. Ainsi s’expliquerait aussi la volonté de se démarquer de tout monisme de l’expérience, contre Natorp, chez qui cette théorie implique que le fait de la science ait toujours le dernier mot (voir par exemple NAP, § 14). La charge contre la phénoménologie actuelle est à peine plus compréhensible. Il est en effet compliqué pour cette dernière de revaloriser le droit à la validité des données facticielles sans être accusée de flirter avec l’épistémologie, plus exactement de ne pas s’en désolidariser clairement. Ce qui est pourtant ce à quoi appelle Heidegger par ailleurs. Gageons que ce dernier a voulu combattre l’épistémologie sur son propre terrain, ce qui demandait, répétons-le, de ne pas cantonner la phénoménologie au rang de « science préliminaire » ; ce qui était exactement ce pour quoi Troeltsch la tenait, comme nous le verrons plus loin. Cet argument de Heidegger avait déjà été avancé plusieurs fois au WS 1919/1920 (GA58, p. 18, 139 et 233). Il visait là, et vise encore ici, à illustrer l’idée que la tâche fondamentale de la phénoménologie est de « retourner son radicalisme contre elle-même » (GA58, p. 144). Sans quoi, elle laisse « intact le système, le “fonds” des disciplines philosophiques traditionnelles » (cf. J.-F. Courtine, Heidegger et la phénoménologie, Paris, Vrin, 1990, p. 194) qui l’ont rendu possible historiquement et, de fait, continue de confondre la vie avec un simple objet (GA58, p. 144). Le même argument servait également, et sert encore ici, à faire la différence entre phénoménologie et psychologie (GA58, p. 21, 88). Si donc Heidegger insiste pour dire que la phénoménologie n’est pas une science préliminaire, c’est pour éviter tout amalgame avec la psychologie au sens de Troeltsch et aussi bien pour en faire une alternative crédible à l’épistémologie au sens de Troeltsch comme en général.

  75. 75.

    Cf. notre PR&HT, chap. IX.

  76. 76.

    Notons par ailleurs que Troeltsch était si sensible aux constants développements de la philosophie elle-même qu’il ne cessait de recommencer sa philosophie de la religion. Cf. F. W. Graf, « Religion und Individualität. Bemerkungen zu einem Problem der Religionstheorie Ernst Troeltschs », Troeltsch-Studien, 3, 1984, p. 207 sq.

  77. 77.

    E. Troeltsch, « Religionsphilosophie » [1904/1907], p. 446.

  78. 78.

    W. Windelband, « Die neuen Wertprobleme und die Rückkehr zum Idealismus » [1908], in Die Philosophie in deutschen Geistesleben des xix. Jahrhunderts, Tübingen, Mohr-Siebeck, 1909, pp. 119–120.

  79. 79.

    W. Windelband, « Die Erneuerung des Hegelianismus » [1910], in Präludien, Bd. I, p. 264.

  80. 80.

    Ibid., p. 264 et p. 266.

  81. 81.

    Cf. H. Rickert, Fichtes Atheismusstreit und die kantische Philosophie. Eine Säkularbetrachtung, Berlin, Reuther & Reichard, 1899 ; repris in Kant-Studien, 4, 1900, pp. 137–166 ; E. Lask, Fichtes Idealismus und die Geschichte, Tübingen, Mohr-Siebeck, 1914.

  82. 82.

    Cf. B. Bauch, « Fichte und unsere Zeit », Beiträge zur Philosophie des deutschen Idealismus, Beiheft 2, Erfurt, Kaiser, 1920, pp. 5–22.

  83. 83.

    E. Troeltsch, « Religionsphilosophie » [1904/1907], p. 427.

  84. 84.

    F. Ueberweg, Grundriss der Geschichte der Philosophie des neunzehnten Jahrhunderts, Bd. IV, Das neunzehnte Jahrhundert, Hg. v. M. Heinze, Berlin, Mittler, 91902, pp. 228–232.

  85. 85.

    Ibid., p. 228.

  86. 86.

    Ibid., p. 229.

  87. 87.

    J. Greisch, Le buisson ardent et les lumières de la raison, t. I, p. 88.

  88. 88.

    F. Ueberweg, Grundriss der Geschichte der Philosophie des neunzehnten Jahrhunderts [1902], p. 229.

  89. 89.

    P. Demange, L’Essence de la religion selon Schleiermacher, Paris, Beauchesne, 1991, p. 92 et p. 97.

  90. 90.

    F. Wagner, « Le problème de la théologie naturelle chez Albrecht Ritschl », in P. Gisel, D. Korsch & J.-M. Tétaz (éds.), Albrecht Ritschl, p. 41.

  91. 91.

    A. Ritschl, Theologie und Metaphysik, Bonn, 21887, p. 54. Cf. M. Heidegger, GA60, p. 322 et p. 331.

  92. 92.

    W. Herrmann, Die Metaphysik in der Theologie, Halle a. d. S., Niemeyer, 1876 ; repris in W. Herrmann, Schriften zur Grundlegung der Theologie, Bd. I, pp. 1–80.

  93. 93.

    Chez Ritschl, on comparera les éditions successives de Die christliche Lehre von Rechtfertigung und Versöhnung (cf. notre bibliographie) avant de consulter Theologie und Metaphysik. Zur Verständigung und Abwehr, Bonn, Marcus, 1881, 21887.

  94. 94.

    F. Wagner, « Le problème… », p. 52 ; renvoyant à A. Ritschl, Theologie und Metaphysik [21887], p. 40.

  95. 95.

    A. Ritschl, Theologie und Metaphysik [21887], p. 48.

  96. 96.

    F. Ueberweg, Grundriss der Geschichte der Philosophie des neunzehnten Jahrhunderts [1902], p. 229.

  97. 97.

    Ibid., p. 229.

  98. 98.

    A. Ritschl, Theologie und Metaphysik [21887], p. 50.

  99. 99.

    Heidegger (GA60, p. 23) fait un parallèle avec le « pragmatisme », de James sans doute, pour lequel la vérité du christianisme réside dans sa « “valeur pratique pour la vie” ».

  100. 100.

    F. Ueberweg, Grundriss der Geschichte der Philosophie des neunzehnten Jahrhunderts [1902], p. 230.

  101. 101.

    D. Lange, « Entre foi et histoire, quels fondements pour la théologie ? », p. 169.

  102. 102.

    Cf. E. Lessing, Die Geschichtsphilosophie Ernst Troeltschs, Hamburg, EV, 1965, p. 58 sq.

  103. 103.

    Cf. K.-E. Apfelbacher, Frömmigkeit und Wissenschaft, p. 83.

  104. 104.

    E. Troeltsch, Die Absolutheit des Christentums und die Religionsgeschichte [1912], pp. 69–70. Voir encore TGS II, p. 502, pp. 837–862.

  105. 105.

    E. Troeltsch, Das Historische in Kants Religionsphilosophie [1904], pp. 78–79.

  106. 106.

    Ibid., p. 92.

  107. 107.

    Ibid., p. 106.

  108. 108.

    U. Barth, « Troeltsch et Kant. A priori religieux et philosophie de l’histoire », in P. Gisel (éd.), Histoire et théologie chez Ernst Troeltsch, p. 70.

  109. 109.

    Cf. par exemple E. Troeltsch, « Geschichte und Metaphysik » [1898], p. 52 n.

  110. 110.

    E. Troeltsch, Die Absolutheit des Christentums und die Religionsgeschichte [1902], p. 41.

  111. 111.

    R. H. Lotze, Metaphysik. Drei Bücher der Ontologie, Kosmologie und Psychologie, Hg. v. G. Misch, Leipzig, Meiner, 1912, p. 9. À la même page, Lotze parle d’une « métaphysique de l’expérience ». Il évoque l’impossibilité d’une déduction des formes concrètes de la nature p. 218 et s’oppose à Hegel p. 144, p. 170 et pp. 340–341. Cf. TGS II, p. 246 et p. 260. Autre source possible à côté de Lotze : E. v. Hartmann, Geschichte der Metaphysik, Bd. II, Seit Kant, Leipzig, Haacke, 1900, p. 592.

  112. 112.

    Cf. M. Pye, « Ernst Troeltsch and the End of the Problem about “Other” Religions », in J. P. Clayton (ed.), Ernst Troeltsch and the Future of Theology, New York/London, Cambridge University Press, 1976, pp. 172–195.

  113. 113.

    E. Troeltsch, Die Absolutheit des Christentums und die Religionsgeschichte [1902], p. 113.

  114. 114.

    Ibid., p. 80.

  115. 115.

    Ibid., p. 92.

  116. 116.

    E. Troeltsch, Das Historische in Kants Religionsphilosophie [1904], p. 37.

  117. 117.

    Ibid., p. 111.

  118. 118.

    Ibid., p. 113.

  119. 119.

    Précisons tout de même que l’idée au fondement de l’hypothèse de Söderblom n’est pas étrangère à Troeltsch, qui a une conception propre de ce que pourrait être une religion chrétienne interconfessionnelle. Elle serait pour ainsi dire le pendant ésotérique du courant connu sous le nom de « christianisme libre » (freies Christentum). D’après Troeltsch, une réunion extérieure du catholicisme et du protestantisme est inconcevable, tandis qu’une communion intérieure est possible et même souhaitable. L’idée traverse une bonne part de la correspondance avec Friedrich von Hügel. Voir par exemple la lettre de Troeltsch à von Hügel datée du 22 octobre 1905, in Briefwechsel, 19011923, p. 75.

  120. 120.

    Lettre de Troeltsch à F. v. Hügel datée du 25 février 1912, in Briefwechsel, 19011923, p. 94.

  121. 121.

    H. Rickert, « Bewusstsein überhaupt. Für Die zwei Wege der Erkenntnistheorie », trad. fr. A. Dewalque, in H. Rickert, Les deux voies de la connaissance, pp. 162–175 (avec le texte allemand en vis-à-vis).

  122. 122.

    Ibid., pp. 166–167 et pp. 168–169.

  123. 123.

    H. Rickert, Der Gegenstand der Erkenntnis [1904], p. 152.

  124. 124.

    W. Gräb, « Individualité, histoire et religion », in P. Gisel (éd.), Histoire et théologie chez Ernst Troeltsch, p. 304.

  125. 125.

    H. Rickert, « Bewusstsein überhaupt. Für Die zwei Wege der Erkenntnistheorie », pp. 172–173.

  126. 126.

    Même lorsqu’il attribue une phénoménologie de la religion à Kant, celle-ci ne ressortit pas à une psychologie de la religion « compréhensive », mais à une classification neutre des systèmes religieux et des Églises. Cf. E. Troeltsch, Das Historische in Kants Religionsphilosophie [1904], p. 95.

  127. 127.

    G. Médevielle, L’Absolu au cœur de l’histoire. La notion de compromis chez Ernst Troeltsch, Paris, Cerf, 1998, pp. 83–84. Nous soulignons.

  128. 128.

    Il est frappant que Troeltsch s’engage dans la voie métaphysique alors même que la plupart des théologiens de son temps s’en détournent. Incontestablement, cette marche à contre-courant fait de lui un philosophe de la religion à la fois atypique et représentatif. Pour Troeltsch, la science moderne n’interdit pas d’espérer embrasser la totalité de la réalité et de la connaissance en une ultime question métaphysique. Au contraire, elle y encourage.

  129. 129.

    E. Troeltsch, Psychologie und Erkenntnistheorie [1905], p. 49.

  130. 130.

    Ibid., p. 52.

  131. 131.

    Cf. E. Troeltsch, Vernunft und Offenbarung bei Johann Gerhard und Melanchthon [1891] p. 3 ; TGS II, pp. 227–29 (« Die christliche Weltanschauung und ihre wissenschaftlichen Gegenströmungen ») et pp. 496–497 (« Wesen der Religion und der Religionswissenschaft ») ; « Religionsphilosophie » [1904/1907], p. 485 ; « Dogmatik » [1910], in RGG 1, col. 109.

  132. 132.

    La formule « être-transporté » (Getragenwerden) se trouve dans un manuscrit de cours inédit sur la philosophie de la religion du WS 1915/1916 conservé dans les Archives de Gertrud von Lefort. Elle est citée par K.-E. Apfelbacher, Frömmigkeit und Wissenschaft, p. 151.

  133. 133.

    Citée par K.-A. Apfelbacher, Frömmigkeit und Wissenschaft, p. 157 n.

  134. 134.

    Cf. E. Troeltsch, « Über den Begriff einer historischen Dialektik : I./II. Windelband, Rickert und Hegel. III. Der Marxismus », Historische Zeitschrift, 119–120, 1919, pp. 373–426, et 120, 1919, pp. 393–451 ; repris in TGS III, pp. 243–275 et pp. 314–370.

  135. 135.

    Lettre de Troeltsch à Heidegger datée du 23 février 1918, Heidegger-Jahrbuch, Bd. I, Heidegger und die Anfänge seines Denkens, 2006, p. 75. Aucune lettre de Heidegger à Troeltsch n’a été conservée. Quoi qu’il en soit, il faut mettre cette correspondance en balance avec ce que Heidegger dit de Troeltsch dans ses lettres à Rickert, où le ton est sans aucun doute plus libre. Cf. HRB, p. 42 et pp. 53–54.

  136. 136.

    Cf. E. Troeltsch, Die Bedeutung des Protestantismus für die Entstehung der modernen Welt, Berlin/München, Oldenburg, 1911.

  137. 137.

    H.-G. Drescher, Ernst Troeltsch. Leben und Werk, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1991, p. 497.

  138. 138.

    Ibid., p. 499.

  139. 139.

    J. Dierken, « Individuelle Totalität. Ernst Troeltsch Geschichtsphilosophie in praktischer Absicht », Troeltsch-Studien, 9, 2000, p. 250.

  140. 140.

    Cf. E. Troeltsch, « Zur Religionsphilosophie. Aus Anlass des Buches v. Rudolf Otto über Das Heilige (Breslau, 1917) », Kant-Studien, 23, 1919, pp. 65–76. Outre qu’elle nous renseigne sur les métamorphoses de la notion d’a priori dans la théologie et la science religieuse de l’époque, cette recension d’Otto précise la relation entre les deux « dogmaticiens » de la RGS. Otto avait en effet été choisi par Gunkel pour coordonner la section « Dogmatique » dans la première édition de la RGG.

  141. 141.

    E. Troeltsch, « Zur Religionsphilosophie. Aus Anlass des Buches v. Rudolf Otto », [1919], p. 66.

  142. 142.

    Ibid., p. 67.

  143. 143.

    Ibid., p. 68.

  144. 144.

    Ibid., p. 70.

  145. 145.

    Ibid., p. 72.

  146. 146.

    Ibid.

  147. 147.

    Ibid.

  148. 148.

    Ibid., p. 70.

  149. 149.

    Ibid., p. 72.

  150. 150.

    H. Cohen, Kants Theorie der Erfahrung, Berlin, Dümmler, 1871, p. iii.

  151. 151.

    U. Barth, « Troeltsch et Kant. A priori religieux et philosophie de l’histoire », in P. Gisel (éd.), Histoire et théologie chez Ernst Troeltsch, pp. 89–90.

  152. 152.

    Ibid., p. 94.

  153. 153.

    U. Barth, « Troeltsch et Kant », p. 97.

  154. 154.

    Ibid., p. 99.

  155. 155.

    P. Ricœur, Le conflit des interprétations. Essai d’herméneutique I, Paris, Seuil, 1969, p. 10 et p. 13.

  156. 156.

    Ibid., p. 13.

  157. 157.

    Ibid., p. 14.

  158. 158.

    E. Troeltsch, « Die Selbständigkeit der Religion » [1896], p. 204 n.

  159. 159.

    Ce n’est qu’à la toute fin du cours que sera vraiment tranchée la question de savoir si, et le cas échéant comment, la phénoménologie herméneutique de la religion doit formellement être rattachée à la philosophie de la religion. En relève-t-elle encore ? S’y substitue-t-elle entièrement ? Ces questions dépassent bien sûr les enjeux de l’explication avec Troeltsch, quoique celle-ci donne de précieuses indications pour le traitement de celles-là.

  160. 160.

    Pour illustrer cette différence entre ce qui est tel qu’il est vécu et ce qui est dérivé, Heidegger laisse entrevoir la différence entre « histoire universelle » et histoire du soi ou entre « penser Dieu » et vivre Dieu (GA60, p. 28).

  161. 161.

    E. Troeltsch, « Glaube. IV. Glaube und Geschichte » (1908), in RGG 1, col. 1448.

  162. 162.

    H. Strohl, L’évolution religieuse de Luther. Jusqu’en 1515, Strasbourg, Dissertation, 1922, pp. 17–18.

  163. 163.

    P. Gisel, « Présentation », in P. Gisel, D. Korsch & J.-M. Tétaz (éds.), Albrecht Ritschl, p. 14.

  164. 164.

    A. Ritschl, Rede am vierten Seculartage der Geburt Luthers, Bonn, 1887, pp. 5–29.

  165. 165.

    Ibid., p. 29.

  166. 166.

    A. Ritschl, Die christliche Lehre von der Rechtfertigung und Versöhnung, Bd. I, Die Geschichte der Lehre, Bonn, 1870, 21882, 31889, p. 121 (dans la troisième édition).

  167. 167.

    A. v. Harnack, Erforschtes und Erlebtes, Giessen, Töpelmann, 1923, pp. 110–111.

  168. 168.

    Ibid., p. 111.

  169. 169.

    Ibid., p. 112.

  170. 170.

    H. Strohl, L’évolution religieuse de Luther, p. 19.

  171. 171.

    J. Ficker, Luthers Vorlesung über den Römerbrief 1515/16, Bd. I, Anfänge reformatorischer Bibelauslegung, Leipzig, 1908.

  172. 172.

    Ibid., p. lxxxiii.

  173. 173.

    W. Bodenstein, Neige des Historismus: Ernst Troeltschs Entwicklungsgang, Gütersloh, Gerd Mohn, 1959, p. 13 sq. ; H.-G. Drescher, « Ernst Troeltsch’s Intellectual Development », in J.-P. Clayton, Ernst Troeltsch and the Future of Theology, p. 4 ; S. Coakles, Christ without Absolutes, Oxford, Clarendon Press, 1988, p. 47.

  174. 174.

    E. Troeltsch, Vernunft und Offenbarung [1891], p. 207, pp. 212–213 ; cf. également TGS IV, p. 7.

  175. 175.

    Ibid., p. 93, p. 98, p. 101.

  176. 176.

    E. Troeltsch, Vernunft und Offenbarung [1891], p. 17.

  177. 177.

    Cf. P. Petersen, Geschichte der aristotelischen Philosophie in protestantischen Deutschland, Leipzig, Meiner, 1921 ; T. Dieter, Der junge Luther und Aristoteles. Eine historisch-systematische Untersuchung zum Verhältnis von Theologie und Philosophie, Berlin, Walter de Gruyter, 2001.

  178. 178.

    E. Troeltsch, Augustin, die christliche Antike und das Mittelalter. Im Anschluss an die Schrift ‚De civitate Dei, München/Berlin, Oldenburg, 1915, p. 4.

  179. 179.

    C. Froidevaux, Ernst Troeltsch, la religion chrétienne et le monde moderne, Paris, PUF, 1999, p. 75.

  180. 180.

    Cf. E. Troeltsch, Die wissenschaftliche Lage und ihre Anforderungen an die Theologie, Tübingen, Mohr-Siebeck, 1900.

  181. 181.

    Ibid., p. 12.

  182. 182.

    Ibid..

  183. 183.

    Cf. J.-M. Tétaz, « La situation scientifique et les exigences qu’elle adresse à la théologie – Annexes », in E. Troeltsch, Histoire des religions et destin de la théologie, p. 368 ; citant F. Overbeck, Über die Christlichkeit unserer heutigen Theologie, Leipzig, Fritzsch, 1873, p. 5.

  184. 184.

    E. Troeltsch, Die wissenschaftliche Lage und ihre Anforderungen an die Theologie [1900], pp. 12–13.

  185. 185.

    Ibid., p. 16.

  186. 186.

    Ibid., p. 18 et pp. 19–26.

  187. 187.

    E. Troeltsch, Die wissenschaftliche Lage und ihre Anforderungen an die Theologie [1900], p. 27.

  188. 188.

    Lettre de Troeltsch à Bousset datée 5 juillet 1898, in E. Dinkler v. Schubert (Hg.), « Ernst Troeltsch. Briefe aus der heidelberger Zeit an Wilhelm Bousset (1894–1914) », Heidelberger Zeitschrift, 20, 1976, p. 34 ; citée et traduite par J.-M. Tétaz, « La situation scientifique et les exigences qu’elle adresse à la théologie – Annexes », in E. Troeltsch, Histoire des religions et destin de la théologie, p. 368.

  189. 189.

    C’était déjà celui de Scheler. Cf. C. Sommer, Heidegger, Aristote, Luther, p. 19 : « L’idée schelerienne d’un refoulement de l’Erlebnis proto-chrétien par la conceptualité grecque puise dans deux sources également importantes pour Heidegger, la thèse harnackienne de l’hellénisation du proto-christianisme et la théorie diltheyenne de la conscience historique (GA60, p. 164, p. 170). Si le processus de l’hellénisation a refoulé cette nouvelle “expérience intérieure”, Heidegger, dans son cours de 1919/1920, insiste sur les résurgences de l’attitude proto-chrétienne au cours de l’histoire : “Le combat entre Aristote et le nouveau <sentiment de la vie> se perpétue dans la mystique médiévale et finalement chez Luther” (GA58, p. 205) ». Rajoutons que, dans Liebe und Erkenntnis (1915), Scheler explique qu’« il n’y a pas et il n’y a pas eu de “philosophie chrétienne”, si l’on comprend sous ces mots non pas, comme d’ordinaire, une philosophie grecque avec des ornements chrétiens, mais un système de pensée issue de la racine et de l’essence d’une expérience chrétienne fondamentale à travers une considération et une exploration du monde auto-pensantes » (MSGW VI, p. 87). Pour Scheler comme pour Heidegger, il est clair que les proto-chrétiens ne possédaient pas d’« attitude philosophique vis-à-vis de l’existence » (MSGW VI, pp. 87–88).

  190. 190.

    Ce n’est que dans le second chapitre de la seconde partie du cours que Heidegger répondra à la question que cette distinction ne laisse pas de poser, à savoir : « Dans la “phénoménologie de la religion”, les “phénomènes” ne deviennent-ils pas, tout comme dans la phénoménologie du plaisir esthétique, des objets de la considération » (GA60, p. 30).

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Camilleri, S. (2017). EXPLICATION AVEC ERNST TROELTSCH. In: Heidegger et les grandes lignes dʼune phénoménologie herméneutique du christianisme primitif. Phaenomenologica, vol 221. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-45198-5_2

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