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Imagination et phantasia

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La phénoménologie génétique de Marc Richir

Part of the book series: Phaenomenologica ((PHAE,volume 214))

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Abstract

Avec la thématique de l'imagination et de la phantasia, nous abordons le champ de la refondation richirienne proprement dite. Dans l'Avant-Propos de Phénoménologie en esquisses, Richir explique clairement que ces concepts lui permettent de saisir, au sein de phénomènes qui restent attestables, donc directement descriptibles, une indétermination, c'est-à-dire de situer le jeu de la détermination et de l'indétermination pour s'y exposer in vivo.

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Notes

  1. 1.

    M. Richir, Phénoménologie en esquisses, op.cit., p. 31–32. Cf. aussi, p. 182 : « (…) la phantasia, avec ses caractères propres phénoménologiques, est, de notre vie consciente ou subconsciente, la plus proche de ce que nous nommerons la dimension phénoménologique radicale ou « archaïque. »

  2. 2.

    Par exemple Raphael Célis, L'Oeuvre et l'Imaginaire, les origines du pouvoir-être créateur, Éditions des Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles, 1977 ; ou plus récemment, Alexandra Makowiak, Kant, l'imagination et la question de l'homme, Éditions Jérôme Millon, Grenoble, 2009.

  3. 3.

    Pour tout cela, on ne peut que renvoyer au travail monumental accompli par Jacques English depuis plus de 30 ans, et en particulier à son ouvrage de synthèse, Sur l'intentionnalité et ses modes, op.cit.

  4. 4.

    On se référera ainsi au livre de Samuel Dubosson, L'imagination légitimée, Paris, L'Harmattan, 2004, ou à la thèse de Délia Popa , L'imagination et le problème du sens , soutenue à l'université de Nice en octobre 2007. Plus en deçà, on peut citer l'ouvrage de M.M. Saraiva, L'imagination selon Husserl , Dordrecht, Kluwer Academic Publishers, 1970, qui propose une interprétation platonicienne de la théorie husserlienne de l'imagination. Notons que cette thèse semble fortement démentie par la publication des textes du tome XXIII des Husserliana. Le thème a également été traité par Marc Richir lui-même lors de son séminaire de 2006–2007 sur la phantasia perceptive à Paris XII/Paris VII.

  5. 5.

    Quoiqu'on ait aussi pu mesurer l'influence du platonisme du vécu de Lotze sur la problématique husserlienne. Cf. Françoise Dastur, La phénoménologie en questions, « La logique de la « validité » (Husserl, Heidegger, Lotze) », Paris, Éditions Joseph Vrin, 2004.

  6. 6.

    Cf. Délia Popa, L'imagination et le problème du sens, op.cit.

  7. 7.

    D. Popa, L'imagination et le problème du sens, op.cit.

  8. 8.

    Aristote , De l'âme, P, III, 3, 428b, trad. et notes par J. Tricot, Paris, Éditions Joseph Vrin, 1934.

  9. 9.

    D. Popa, L'imagination et le problème du sens , op.cit., p. 73 : « A la ségrégation logiquement nécessaire de l'être et du paraître, la phantasia oppose ainsi la possibilité de les embrasser ensemble, au sein d'un même point de vue unitaire ».

  10. 10.

    Dans le cadre d'une tradition qui remonte à Fink . Selon ce dernier, « Husserl confond encore, quoique non grossièrement, l'imagination avec la conscience d'image <Abbildbewusstsein>. La distinction entre l'activité neutralisée (activité de jeu <Spieltätigkeit>) et le contenu neutralisé est cruciale pour l'étude de la neutralité », Cairns , Conversation avec Husserl et Fink, « 24/11/31 », p. 48–49 (trad. 137). Selon Fink (et cette remarque mérite d'être notée), plusieurs exemples incitent à distinguer bien plus nettement que ne le fait Husserl imagination et neutralisation. Dans le cas du rêve, explique-t-il, l'imagination possède une modalité doxique ; en d'autres termes c'est bien d'abord l'opposition de monde, voire, de mode de mondanisation, qu'il s'agit de penser.

  11. 11.

    Cf. J. English, Sur l' intentionnalité et ses modes, « Protée et les deux centaures », op.cit.

  12. 12.

    Husserl revendique une proximité avec la doctrine kantienne et décrit l'attitude esthétique comme « intérêt à l'apparition » », motivé par le mode d'apparition de l'objet plus que par son contenu objectif (Hua XXIII, Phantasie, Bildbewusstsein, Erinnerung. Zur Phänomenologie der anschaulichen Vergegenwartigungen. Texte aus dem Nachlass (1898–1925). Hrs. Eduard Marbach , 1980, tr. fr. par R. Kassis et J.-F. Pestureau revue par J.-F. Pestureau et M. Richir , Phantasia , conscience d'image, souvenir. De la phénoménologie des présentifications intuitives. Textes posthumes (1898–1925), Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2002.

  13. 13.

    Cf. R.Bernet, Conscience et existence, Paris, Presses Universitaires de France, 2004, p. 110 : « Il faut donc dire que la phantasia pure est une conscience reproductive neutralisée qui présentifie intuitivement un objet dont l'irréalité a la forme d'une existence fictive. ».

  14. 14.

    Nous remercions Anne Coignard de nous avoir rendu attentif à ce problème. Pour un examen plus précis de cette thématique, on se référera à sa thèse : Lecture romanesque et imagination. Le flux subjectif et ses marges, soutenue à l'Université de Toulouse en mai 2011.

  15. 15.

    Husserl prend le cas de l'image externe pour fil conducteur de ses analyses car celui-ci permet de distinguer clairement les modalités constitutives de la conscience d'image.

  16. 16.

    Hua XXIII, 22, traduit par Richir , PE, op.cit., p. 63.

  17. 17.

    Cet ordre descriptif très structurel ne prétend en aucune manière rendre compte des motivations de la visée et des modalités réelles selon lesquelles s'effectue un acte précis : il n'est pas question d'affirmer que la conscience de la chose précède dans les faits celle du Bildsujet, ou qu'à l'inverse l'anticipation de celui-ci va conduire à la modification de celle-ci.

  18. 18.

    Cf. M. Richir, « (…) quelque chose qui empêche l'apparition (ici, le Bildobjekt) d'être apparition-de-soi (Selbsterscheinung), et qui, dédoublant l'intentionnalité induit un dédoublement (Zwiespältigkeit) de la conscience (cf. Hua XXIII, 33) : mais ce dédoublement n'est pas absolu puisqu'il implique un r ecouvrement (Deckung) par similitude des moments de l'apparition qui, apparaissant à même le Bildobjekt, paraissent du même coup comme moment caractéristiques du Bildsujet, et donc comme moments de sa Darstellung intuitive. » Ibid., 6566.

  19. 19.

    Cf. M. Richir, Ibid., p. 64. « (…) dans le cas où il y a chose image, il y a quand-même perception de l'image sur la base, par Fundierung, de sensations qui nous sont données, encore que, et Husserl y reviendra, ces sensations n'y soient pas prises comme sensations d'une chose (Ding) perceptive, mais déjà comme soumises à la « modification » (de neutralité) de ce qui, dans ce cas, est déjà imagination (Imagination) ».

  20. 20.

    Cf. M. Richir, Ibid., p. 69. « (…) l'image comme phénomène se phénoménalise dans le clignotement entre la chose en plâtre qui tend à l'abolir dans la choséité et la figure humaine blanche qui tend à l'effacer dans l'intentionnalité qui vise le Bildsujet. (…) ».

  21. 21.

    Hua XXIII, p. 57–58, souligné par Richir .

  22. 22.

    Hua XXIII, p. 67, « (....) c'est tout le champ de la phantasia qui est en conflit avec tout le champ de la perception , et cela sans pénétration. » Reste à savoir, bien sûr, jusqu'à quel point va la liberté au sein de la phantasia, si celle-ci reste assujettie à une contrainte de cohésion donnée (à défaut de pouvoir s'insérer dans ce monde , tel qu'il est défini non seulement par des structures eidétiques, mais par des critères factuels de concordance d'expérience, doit-il au moins obéir aux contraintes qui régissent la forme monde en général) ou si elle est totalement libre de toute contrainte définie a priori.

  23. 23.

    M. Richir, PE, op.cit., p. 74.

  24. 24.

    Hua XXIII, p. 66, cité par Richir Phénoménologie en esquisses, p. 76. Selon Husserl , cette non-présence se traduit essentiellement (1) par l'aspect protéiforme des apparitions de phantasia (celles-ci ne forment pas un enchaînement cohérent), (2) par la discontinuité de leur surgissement (elles jaillissent d'un coup sans que rien ne les anticipe), et enfin (3) par leur intermittence (elles apparaissent et disparaissent, et ne se stabilisent pas dans une présence continue). Pour plus de précisions, Husserl distingue encore (1) la phantasia claire, dans laquelle un objet déterminé apparaît, et (2) la phantasia vague, qui ne laissent apparaître qu'une sorte de magma éclaté de formes à peine définies aux contours changeants et fugaces.

  25. 25.

    Selon Husserl , ce n'est pas la perception qui a en elle-même le caractère du présent. La perception n'est pas directement position de présent mais elle l'est en ce que l'acte perceptif est lui-même visé et constitué comme présent au sein du flux absolu.

  26. 26.

    M. Richir, PE, op.cit., p. 69.

  27. 27.

    Husserl semble penser que l'apparition de phantasia procède, comme la saisie perceptive, d'une donation « en esquisses », que ce qui apparaît n'est pas le « tout » de l'objet visé mais en propose différentes facettes, même si les esquisses ne s'enchaînent pas selon un ordre de dévoilement progressif, mais l'ordre de cette progression ne peut en aucune façon être donné par une règle a priori.

  28. 28.

    M. Richir, PE, op.cit., p. 86.

  29. 29.

    M. Richir, ibid., p. 86.

  30. 30.

    Le terme est de Husserl . Richir, quant à lui, ne l'emploierait qu'avec méfiance, parce qu'il n'y a pas, à ce niveau, quelque chose de directement identifiable et assignable. Il n'y a qu'un complexe d'apparitions vagues et flottantes qu'on ne peut, à proprement parler, considérer comme un vécu, parce qu'on ne peut pas dire ce qui, précisément, y serait vécu.

  31. 31.

    M. Richir, PE, op.cit., p. 85.

  32. 32.

    Richir assimile l'activité de l'imagination au processus de la « transposition architectonique » qu'il décrit par ailleurs. Dès lors, il considère la fixation de l'image sur la base de l'apparition de phantasia comme une « déformation cohérente » qui « ajoute » à celle-ci des éléments qui ne lui appartiennent pas à l'origine.

  33. 33.

    M. Richir, PE, op.cit., p. 87.

  34. 34.

    Le cas des « phantasia non claires », qui se laissent mal comparer aux images, est encore différent. Là, les phantasiai sont le plus souvent trop vagues pour se transposer en images de sorte qu' « (…) il n'y a pas, en elles, d'intuition véritable d'objet, et ce, en vertu de ces mêmes caractères des apparitions. (…) l'intuition de l'objet (…) y est plutôt en amorce (…) dans une ombre d'intuition. » Ibid., p. 90. Ou encore, p. 92 : « Mais, si nous nous rapportons à ce qu'a dit Husserl du « renforcement », par éclats dispersés, de l'aperception de conscience qui consiste à faire de la présence, à se temporaliser en présence sans présent assignable. S'il y a acte, il est, à ce niveau, originairement dispersé, c'est-à-dire paraît, au pluriel originaire, pour la réflexion phénoménologique, comme autant de « moments » abstraits d'un « agir » ou d'un « faire » plus global, qui est celui de la temporalisation en présence, où jamais la conscience ne coïncide avec elle-même dans le Jetzt, le maintenant temporel de l'acte. »

  35. 35.

    Cf. M. Richir, « (…) je puis, sans m'en rendre compte, transmuer (encore une fois, il s'agit d'une transposition architectonique) l'apparition de phantasia en apparition propre à un Bildobjekt imaginaire (…) tout comme à l'inverse, mais cette fois de façon consciente (…), le Bildobjekt imaginaire, par le conflit qui surgit de son fait avec l'environnement perceptif, peut quitter le présent de la représentation, et se transmuer en apparition non-présente de phantasia. », Phénoménologie en esquisses, op.cit., p. 87.

  36. 36.

    Dans le cours de 1904/1905, Husserl examine deux possibilités : 1) au § 51, il suggère que la distinction soit fondée dans une « caractérisation de la conscience » qui confère à cette conscience le caractère « présent » ou « présentifié », et 2) au § 52, se demande si la distinction vient d'une différence qualitative de ce qui est perçu. En d'autres termes, les sensations et les phantasias sont-ils des contenus sensibles identiques qui subissent des appréhensions différentes ou bien des contenus qualitativement distincts ?

  37. 37.

    Ainsi, l'imagination d'un objet coloré ne met pas directement en jeu une représentation de couleur, celle-ci ne pouvant au contraire être visée que dans l'après coup à partir d'une réflexion interne à l'imagination. L'objet imaginé l'est d'emblée en une certaine complexion qui implique également des données sensibles, qui ne sont donc pas d'abord des sensibles imaginés, mais des « simili-sensibles » opérant au sein d'un acte global.

  38. 38.

    M. Richir, PE., op.cit., p. 107.

  39. 39.

    D'une certaine façon, selon Richir chez Husserl également, c'est la perception de l'acte dans sa totalité qui atteste l'être-image de ce qui est visé, parce que l'acte d'imagination est perçu dans son ensemble comme l'acte de se représenter, de s'imaginer un contenu, et non comme la simple perception de ce contenu. Chez Husserl, je « présentifie » un acte d'imagination. Dans l'imagination, l'acte est lui-même perçu. Il ne se projette pas vers le dehors pour percevoir quelque chose. Imaginer quelque chose n'a pas la même structure que le percevoir ; dans l'imagination, l'acte d'imaginer est lui-même perçu. Le « phantasma » ne se donne pas comme séparable de l'acte. Je perçois mon voisin par les apparitions que j'ai de lui, par contre le centaure ne m'apparaît pas grâce à elles, mais au contraire comme inclus dans l'acte de me le représenter. Les apparitions sont parties prenantes de l'image du centaure et non ce par quoi j'ai cette expérience. Dans un cas, je vais à l'expérience par ces Empfindungen, dans l'autre, elles font partie de l'expérience que je me donne. Ces distinctions sont par ailleurs capitales pour la conception des actes imaginatifs et perceptifs que Richir développe dans ses Fragments phénoménologiques sur le temps et l' espace , op.cit.

  40. 40.

    On soulignera ici, sans nous attarder sur ce point, que le rôle ainsi dévolu à la phantasia ancre résolument la phénoménologie richirienne dans un paradigme esthétique. C'est bien la modalité esthétique qui fournit la matrice de la compréhension des structures profondes de l'expérience. Cette décision est forte et peut être discutée : le réel nous apparaît rarement en flottement libre, et que nous sommes le plus souvent pris et retenu par ses configurations finies. La question de l'action, par exemple, est peu traitée par Richir. A ce sujet, trop complexe pour être ici traité, nous nous permettons de renvoyer à notre article : « Variations sur la poussée et la pulsion », Annales de phénoménologie n°12/2013.

  41. 41.

    M. Richir, « Pour une phénoménologie des racines archaïques de l'affectivité », Annales de phénoménologie n° 3/2004.

  42. 42.

    Ainsi, ajoute Richir « la phantasia concrète est « hors présence » dans la mesure où elle ne met encore aucune altérité en jeu. Pour cela, cf. notre IV, C, §2.

  43. 43.

    Nous consacrons notre Chapitre VI à ce problème.

  44. 44.

    Cf. aussi M. Richir, Fragments phénoménologiques sur le temps et l'espace, op.cit., p. 288 : « Il y a donc un irréductible écart entre le Leib et le Leibkörper , entre le lieu et le tout qui s'y trouve, et sans qu'ici, où il n'est pas question de physique, on puisse introduire les raffinements aristotéliciens distinguant la continuité de la contiguïté (…) ». Nous reviendrons plus loin sur la question du Leibkörper.

  45. 45.

    Introduisant le concept d'interfacticité que nous précisions dans notre VII, B, §3, a.

  46. 46.

    M. Richir, Fragments phénoménologiques sur le temps et l' espace : « Le moindre des paradoxes n'est pas qu'il semble que la Leiblichkeit (et la Phantasieleiblichkeit) paraisse transcendantalement antérieure au Leib alors même qu'il ne peut en être question sans Leib, de même qu'il semble que celui-ci (et le Phantasieleib) paraisse transcendantalement antérieur au Leibkörper alors même qu'il ne peut être attestable que par le Leibkörper, de même encore qu'il semble que celui-ci porte en lui-même une intériorité « psychique » (leiblich) seule propre, du point de vue transcendantal , à le faire exister comme Leib, alors même qu'il est doté d'une autre intériorité, toute physique, qui est la seule à même de constituer le Leibkörper comme tout (holon) par lequel le Leib comme lieu devient concret (limite immobile de l'enveloppe d'un Körper ), mais concret comme lieu physique », p. 308.

  47. 47.

    M. Richir, Phénoménologie en esquisses, op.cit., p. 149 : « Si j'« habite » le corps d'autrui de l'intérieur, ce n'est pas que j'y sois, ni que j'aie réussi littéralement à me « mettre dans sa peau », mais c'est que je l'habite par transpassibilité, parce que je suis transpassible à son intériorité bien que celle-ci soit pour moi indéterminée et infigurable, parce que cette intériorité, vacillant ou clignotant comme Nullpunkt, point cependant non-point parce que lui-même corporellement insituable, est cellule de spatialisation seulement partiellement spatialisée et en expansion, comme un creux « phantastique » d'où « mon » espace (primordial, selon les termes tardifs de Husserl ) s'organise autrement, se spatialise aussi de là-bas et non plus seulement de l'ici, mais ce, pour ainsi dire comme l'espace lui-même, en deçà ou derrière l'espace de mes vues perspectives dans les perceptions que j'aie des choses du monde ».

  48. 48.

    Plus précisément selon lui de phantasiaï affections, car la phantasia doit être comprise comme originairement chargée d'affectivité . Cf. M. Richir, « Pour une phénoménologie des racines archaïques de l'affectivité », Annales de Phénoménologie n° 3/2004, p. 155–200.

  49. 49.

    F. Streicher distingue un narcissisme absolu de la métaphysique et un narcissisme relatif, structurel, qui est celui de la phénoménologie : « (…) le narcissisme absolu de l'absolu, lui-même illusoire, est relativisé de manière irréductible par la critique phénoménologique, puisqu'il ne renvoie plus à une présence à soi parfaite et accessible adéquatement, mais à l'illusion indéracinable de cette présence à soi apparaissant toujours en imminence », La phénoménologie cosmologique de Marc Richir et la question du sublime . Les premiers écrits ( 1970 –1988), op.cit., p. 30.

  50. 50.

    C'est bien par exemple le cas lorsqu'une phantasia en perçoit une autre comme un regard porté sur elle, car elle paraît bien dès lors comme « le phénomène » de ce regard.

  51. 51.

    M. Richir, Fragments phénoménologiques sur le langage, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 2008, p. 15.

  52. 52.

    L'article « Imagination et Phantasia chez Husserl » dans J. Benoist et V. Gérard, Lectures de Husserl, Paris, Ellipses, 2010, est un bon résumé de la façon dont Husserl introduit le concept de phantasia perceptive et de l'analyse que Richir en propose.

  53. 53.

    M. Richir, Fragments phénoménologiques sur le langage, op.cit., p. 16. Comme l'écrit par ailleurs Alexander Schnell de façon très éclairante : « (…) c'est la notion déjà introduite plus haut de la « phantasia perceptive » qui désigne le type de « conscience » lequel nous rend la Leiblichkeit accessible. La phantasia perceptive schématise de façon infigurable, c'est-à-dire qu'elle « perçoit » quelque chose dont une partie peut éventuellement être figurée mais dont l'essentiel n'est pas figurable », « Temporalité et affectivité », dans P. Kerzberg , A. Mazzu , et A. Schnell (éds), L'oeuvre du phénomène, Mélanges de philosophie offerts à Marc Richir , Bruxelles : Ousia, 2009.

  54. 54.

    M. Richir, FPL, op.cit., p. 115.

  55. 55.

    M. Richir, ibid., p. 120.

  56. 56.

    M. Richir, FPTE, op.cit., p. 335.

  57. 57.

    M. Richir, ibid., p. 123.

  58. 58.

    C'est-à-dire la résonance des synthèses passives de troisième degré au sein des synthèses passives de second degré, la concrétion du rythme schématique se phénoménalisant d'une certaine façon lui-même dans sa rythmicité.

  59. 59.

    Il n'y a, même à ce niveau, de structure de signifiance que collective, ici de grappes ou de magmas de Wesen en rythmes mutuellement compatibles.

  60. 60.

    Ces questions sont principalement traitées dans L'institution de l'idéalité. Des schématismes, Beauvais, Mémoires des Annales de Phénoménologie, 2002. La théorie proposée est ensuite complétée dans les Fragments phénoménologiques sur le langage, op.cit.

  61. 61.

    R. Sowa, « Essences et lois d'essence dans l'eidétique descriptive de Edmund Husserl », Methodos, 9, 2009.

  62. 62.

    E. Husserl, Idées 1, op.cit., p. 12.

  63. 63.

    E. Husserl, Ibid., p. 12, 13 (version originale), trad. par Claude Romano, Au cœur de la raison, Paris, Éditions Gallimard, 2010, p. 379.

  64. 64.

    En parlant d'idéalité plutôt que d'essence, Richir refuse, dans sa terminologie même, l'ontologisation husserlienne.

  65. 65.

    A. Schnell, Le sens se faisant, op.cit., p. 81.

  66. 66.

    A. Schnell, Le sens se faisant, op.cit., p. 64.

  67. 67.

    M. Richir, Phénoménologie en esquisses, op.cit., p. 508.

  68. 68.

    On trouvera un certain nombre d'indications complémentaires dans notre article « Mathématiques et concrétudes phénoménologiques », op.cit.

  69. 69.

    M. Richir, FPL, op.cit., p. 161, cité par Schnell , Le sens se faisant, p. 81. Celui-ci conclut : « Dans la mesure où ce schématisme de la répétition se répétant constitue la « forme » des noyaux d'empreintes schématiques autant que du prisme temporel sur la base duquel s'instituent les eidè, nous avons effectivement – telle est la thèse centrale de toutes les réflexions de M. Richir sur l'institution de l'idéalité et la nouveauté au moins par rapport aux Recherches Phénoménologiques, si ce n'est même par rapport à l'Institution de l'idéalité – une institution « endogène », « intérieure », « immanente », de l'idéalité (…) » .

References

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Forestier, F. (2015). Imagination et phantasia . In: La phénoménologie génétique de Marc Richir. Phaenomenologica, vol 214. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-10026-5_5

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