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Signification, sens, institution symbolique

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La phénoménologie génétique de Marc Richir

Part of the book series: Phaenomenologica ((PHAE,volume 214))

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Abstract

Le concept de sens élaboré par Richir est abordé ici dans sa distinction avec la signification. Nous présentons les enjeux majeurs de cette conception de la phénoménalité spécifique du sens et de ce qui l'alimente. Le sens est enraciné dans un champ de concrétudes que Richir qualifie de « hors langage », et distinct des significations, pour leur part instituées dans leur fixité.

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Notes

  1. 1.

    M. Richir, RP, op.cit., p. 242.

  2. 2.

    M. Richir, RP, op.cit., 243. Cité par Robert Alexander, La phénoménologie richirienne, op.cit., p. 208.

  3. 3.

    Jocelyn Benoist note ainsi dans Lectures de Husserl , « Introduction », que l'idée même de phénoménologie implique que soit mis en question « (…) le sens nécessaire pour qu'un contact avec l'être soit possible » (op.cit., p. 12). Pour Benoist, cette question est précisément une fausse question.

  4. 4.

    Jean-Luc Nancy , Le sens du monde , Paris, Galilée, 1992, p. 29–30 : « La vérité ponctue, le sens enchaîne. La ponctuation est une présentation, pleine ou vide, pleine de vide, une pointe ou un trou, un poinçon, et peut-être toujours le trou que perce la pointe aiguë d'un présent accompli. Elle est toujours sans dimension d'espace ni de temps. L'enchaînement, au contraire, ouvre la dimension, espace les ponctuations. Il y a ainsi une spatialité originaire du sens, qui est une spatialité ou une spaciosité antérieure à toute distinction d'espace et de temps : et cette archi-spatialité est la forme matricielle ou transcendantale d'un monde. En revanche, il y a une instantanéité principielle de la vérité (si on tenait à poursuivre le parallèle, on pourrait dire que c'est la forme a priori d'un univers, au sens littéral du rassemblement-en-un). Une extase de la vérité, une ouverture du sens ». La distinction que Nancy propose du sens et de la vérité correspond assez rigoureusement à celle que nous faisons entre le sens et le réel.

  5. 5.

    Jean-Luc Nancy, Une pensée finie, Paris, Galilée, 1990, p. 16.

  6. 6.

    Làszlô Tengelyi , « L'expérience et l'expression catégoriale », Studia Universitatis Babes-Bolyai. Philosophia, XLIV, 1-2, Cluj-Napoca, 1999, p. 25–39.

  7. 7.

    Richir introduit ainsi le concept « d'ipséité du sens » qu'il distingue de celui « d'ipséité du moi ». Cf. notre partie V, B, §2.

  8. 8.

    Mais pas seulement, puisque, comme y insiste largement Husserl (RL IV), la signification peut viser aussi bien le général que le singulier.

  9. 9.

    La question est ici le mode de fonctionnement de la signification comme champ spécifique et non encore de son inscription et sa genèse effective. La signification doit d'abord être élucidée en tant que telle, en ce qui la caractérise essentiellement comme telle.

  10. 10.

    Comme Jocelyn Benoist le rappelle, « (…) aucune prestation mentale ne suffira jamais à combler le besoin du sens , en tant que celui-ci met en jeu un régime d'activité intentionnelle bien particulier, qui lui est spécifique, et qui entraîne toujours la conscience en débordement d'elle-même, en dépassement de tout contenu qu'elle serait sensé présenter comme sens correspondant à tel ou tel acte. L'acte, en tant qu'acte du signifier, ne peut lui-même être interprété comme sens : bien plutôt est-il le lieu où le sens advient et l'opération par laquelle celui-ci advient, sans qu'il soit rien non plus de créé par elle, comme pure ouverture à lui », « L'identité d'un sens : Husserl , des espèces à la grammaire », J. Benoist, R. Brisart, J. English (éds), Liminaires phénoménologiques, Bruxelles, Presses des Facultés Universitaires Saint-Louis, p. 222.

  11. 11.

    J. Benoist, « L'identité d'un sens : Husserl des espèces à la grammaire », op.cit.

  12. 12.

    En d'autres termes, le vécu intentionnel n'est pas encore lui-même objet d'analyse, et il est difficile à la lecture de la première version des RL (et contre les relectures rétrospectives de Husserl ), d'y lire les prémisses d'une eidétique phénoménologique au sens que ce terme prendra plus tard. La phénoménologie des premières Recherches Logiques est encore explicitement définie comme psychologie intentionnelle ; les actes intentionnels n'y sont pas encore constitués comme des phénomènes, dotés d'une individualité suffisante pour qu'on puisse y isoler et extraire une essence stable. Il faut au contraire les considérer ici comme des « essences descriptives » qui ne caractérisent en fait que le langage qui permet de parler du vécu en tant que tel.

  13. 13.

    J. Benoist, « L'identité d'un sens : Husserl , des espèces à la grammaire », p. 254 : « Ce qui est remarquable, c'est que le langage puisse et doive (c'est son mode de fonctionnement normal) renvoyer non seulement à l'objet catégorialement formé mais à cette formation catégoriale elle-même », ou encore « (…) la réponse de Husserl est la suivante : la signification recouvre une certaine existence et ne devient objet pour nous que du fait même de la réflexivité de la pensée et donc en vertu du régime phénoménologique auquel peuvent être soumis les actes. Tant que nous vivons l'acte de signifier, ce qui est visé est toujours l'objet et non pas la signification moyennant laquelle nous le visons : seule la réflexion logique sur les actes du signifier élève la signification au rang d'objet général et procure l'unité idéale de la signification sur le mode de l'espèce », Ibid. même page.

  14. 14.

    Selon L. Tengelyi , Husserl s'ouvrait par-là la possibilité d'élaborer une conception nouvelle du sens , mais « Au lieu d'adhérer, par voie de conséquence, à la position selon laquelle les formes catégoriales doivent être conçues comme des moments d'un surplus de signification , il a, en dernière instance, édifié sa théorie sur le principe plus conventionnel selon lequel les formes catégoriales doivent être conçues comme des « objets de degré plus élevé », L'Histoire d'une vie et sa région sauvage, op.cit., p. 61. Tengelyi propose de son côté de distinguer l'excès de sens dans l'expérience sensible du surplus catégorial qu'on trouve dans l'expression linguistique de cette expérience.

  15. 15.

    L. Tengelyi, L'Histoire d'une vie et sa région sauvage, op.cit., p. 58.

  16. 16.

    E. Husserl, Sur la théorie de la signification , tr. fr. J. English , Paris, Éditions Joseph Vrin, 1995.

  17. 17.

    « Ce qui ne cesse jamais bien plutôt de surprendre Husserl dans ces Leçons de 1908, c'est précisément que la « signification », qui résulte d'un « signifier » comme « acte subjectif », s'impose aussitôt comme transcendante, quoiqu'à la vérité elle n'existe pas, puisque son statut ne peut être que « phénoménologique » et non pas ontique », Sur l' intentionnalité et ses modes, « Une des premières formulations de la théorie », Paris, Presses Universitaires de France, 2006, p. 147.

  18. 18.

    J. Benoist, « L'identité d'un sens : Husserl , des espèces à la grammaire », op.cit., p. 250.

  19. 19.

    Cf. E. Husserl, « L'objet visé dans les divers actes du flux continu de perception ne cesse sans doute pas d'être le même, et ces actes viennent à coïncider en un seul acte ; mais ce qui a été perçu dans ce flux, ce qui devient objectif en lui, c'est exclusivement l'objet sensible, jamais son identité avec lui-même », RL, op.cit., vol 2, II, p. 183.

  20. 20.

    En porte-à-faux, autrement dit, entre un « déjà-là » et un « à-venir ».

  21. 21.

    L. Tengelyi, L'histoire d'une vie et sa région sauvage , op.cit., p. 60.

  22. 22.

    L'expérience du temps, Mélanges offerts à J. Paumen (collectif), Bruxelles, Ousia, 1989.

  23. 23.

    M. Richir, ibid., p. 27.

  24. 24.

    Cf. M. Richir, « (…) le sens ne peut trouver son amorce qu'en amont de lui-même, dans ce qui, pas encore en amorce du sens en question, est déjà amorce de sens pluriels, et amorce de sens pluriels indéfinis tout en « potentialité », à la frontière instable entre langage et hors langage. C'est là en effet que, du côté du langage, le langage touche à ce qui n'est pas lui », Fragments Phénoménologiques sur le temps et l'espace, op.cit., p. 24.

  25. 25.

    Cf. M. Richir, « Il n'y a donc pas de temporalisation/spatialisation en présence d'un sens sans rythmes qui lui soient propres, c'est-à-dire sans condensations et dissipations, sans concentrations et dissolutions qui découpent les protentions et les rétentions dans leurs métamorphoses. Du point de vue archéo-téléologique classique, ces rythmes sont significativement inessentiels au sens, de simples accidents de la finitude. Nous pensons au contraire avoir montré que sans eux il n'y aurait pas de sens, mais seulement des « constellations » de significativités identitaires », FPTE, op.cit., p. 27.

  26. 26.

    Nous reviendrons à plusieurs reprises sur cette réflexivité et la façon dont elle se fait. En III, nous verrons en effet comment Richir mobilise la thématique des synthèses passives à cet effet. En IV, nous montrerons les apports de la pensée richirienne de la phantasia sur la compréhension du sens. En V, nous nous arrêterons sur sa temporalité spécifique. En VII enfin, nous verrons la façon dont Richir lie le sens-se-faisant à la question du sublime.

  27. 27.

    M. Richir, « Langage et institution symbolique », Annales de phénoménologie n°4/2005, p. 25–45. Phénoménologiquement, la question est plus complexe, car le registre de la langue est, d'une part, constitué par des visées de significations instituées, et d'autre part, d'un système linguistique. Mais ce n'est pas notre objet ici.

  28. 28.

    La langue, autrement dit, est inséparable de la genèse de la perception au sens husserlien du terme ; l'une et l'autre sont les deux faces d'une même transposition du schématisme-de-langage. Cf. V, B, §3, 4 et 5.

  29. 29.

    Réflexion amorcée dans Phénoménologie et institution symbolique, op.cit., fortement développée dans les Méditations Phénoménologiques, op.cit., puis reprise et raffinée dans les Fragments phénoménologiques sur le langage, op.cit., et dans des articles récents, en particulier « Langage, poésie, musique », dans Annales de Phénoménologie, n° 8/2009, p. 57–82.

  30. 30.

    M. Richir, La crise du sens et la phénoménologie, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 1990, p. 13.

  31. 31.

    M. Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, op.cit., p. 293.

  32. 32.

    Cf. pour cela B. Baas, De la chose à l'objet. Jacques Lacan et la traversée de la phénoménologie, Leuven, Peters, 1998, en particulier le premier chapitre, « L'élaboration phénoménologique de l'objet a ».

  33. 33.

    Dans une note posthume, Merleau-Ponty écrit ainsi, sans doute en dialogue fictif avec Sartre et son projet de psychanalyse existentielle : « Faire non une psychanalyse existentielle, mais une psychanalyse ontologique », Le visible et l'Invisible, op.cit., p. 323.

  34. 34.

    M. Richir, Phénoménologie et institution symbolique , Grenoble, Jérôme Millon, 1988, p. 36.

  35. 35.

    Richir prend l'exemple de l'analyse freudienne de l'homme au loup (Freud) et note que, dans le rêve relaté par le patient en question, ce qui suscite l'angoisse du sujet, ce n'est pas que le sujet se sente terrorisé mais qu'il ne comprenne pas pourquoi, ne comprenne pas le sens de cette terreur. Le symbolique, note-t-il, est ainsi une sphère « hors phénoménologique », une sphère qui n'est pas seulement de non position, mais d'absence absolue dans la mesure où aucune attestation d'aucune sorte ne peut en être faite puisqu'il s'agit précisément de ce qui œuvre de façon automatique, mécanique, ce en quoi l'humain est menacé de l'intérieur de lui-même par la machine qu'il est aussi : « (…) ce qui se répète dans l'automatisme n'est pas de l'ordre du phénomène et du phénomène-de-monde , mais au contraire est de l'ordre de la lacune au phénomène, et en particulier au phénomène de langage (…). », Ibid., p. 36.

  36. 36.

    Cité par Joëlle Mesnil , « L'anthropologie phénoménologique de Marc Richir », Revue Internationale de Psychopathologie n°16, Presses Universitaires de France, Paris 1994, p. 643–664.

  37. 37.

    M. Richir, Phénoménologie et institution symbolique, op.cit., p. 146.

  38. 38.

    M. Richir, Phénoménologie et institution symbolique, op.cit., p. 147.

  39. 39.

    M. Richir, ibid. , p. 34.

  40. 40.

    On retrouvera ici à nouveau une forte résonance de la pensée de Merleau-Ponty. Comme le signale Etienne Bimbenet , « (…) on reconnaîtra (…), en revenant à la lettre de La Structure du comportement, que la « conscience naturée » y est présentée comme inséparable de la « conscience naturante », que par conséquent la vie en nous est inséparable de la fonction « symbolique » ou « catégoriale » qui est dite en sublimer intégralement le sens , que dès lors un corps humain, aussi vivant soit-il, n'est plus rien d'animal, enrôlé qu'il est dans la sphère de « l'esprit » et de la « connaissance d'un univers », qu'enfin « le problème de la perception est tout entier dans cette dualité », La Structure du comportement, p. 190–191 », « Sens pratique et pratiques réflexives », Archives de Philosophie n°1/2006, Tome 69, p 57 –78.

  41. 41.

    J. Mesnil, « L'anthropologie phénoménologique de Marc Richir », op.cit.

  42. 42.

    Cf. notre article « Variations sur la poussée et la pulsion. L'action, le soi et l'implication », Annales de phénoménologie n°12/2013.

  43. 43.

    M. Richir, Phénoménologie et institution symbolique, op.cit., p. 233

  44. 44.

    M. Richir, ibid., p. 257

  45. 45.

    M. Richir, ibid., p. 270.

  46. 46.

    Richir distingue l'amorce-de-sens, saillance pouvant occasionner le déploiement d'une phase de sens, et le sens-en-amorce, qui est une phase de sens immature (selon la terminologie richirienne) et naissante.

  47. 47.

    Cf. M. Richir, « (…) il se pourrait fort bien que l'institution symbolique qui, en un sens , est un caractère intrinsèque de l'humanité, la distinguant de l'animalité, ne soit peut-être, en un autre sens, que la reprise humaine de l'animalité dans l'humanité, pour ainsi dire la poursuite des œuvres de la nature par d'autres moyens, à savoir la poursuite, par le moyen de l'institution symbolique, de l'automatisme de répétition (…) », ibid., p. 78.

References

  • Phénoménologie et institution symbolique phénomènes, temps et êtres : II, Grenoble, Éditions Jérôme Millon, 1988.

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  • « Le temps : Porte-à-faux originaire », L'expérience du temps. Mélanges offerts à J. Paumen, Bruxelles, Éditions Ousia, Recueil 2, mars 1989, p. 7–40.

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  • BAAS , Bernard, De la chose à l'objet, Leuven, Éditions Peeters, 1998.

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  • ENGLISH , Jacques, Sur l' intentionnalité et ses modes, Paris, Presses universitaires de France, 2006.

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  • MESNIL , Joëlle, « L'Anthropologie phénoménologique de Marc Richir », Revue Internationale de Psychopathologie n° 16, Paris, Presses Universitaires de France, 1994, p. 643–664.

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  • NANCY, Jean-Luc, Une pensée finie, Paris, Éditions Galilée, 1990.

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Forestier, F. (2015). Signification, sens, institution symbolique. In: La phénoménologie génétique de Marc Richir. Phaenomenologica, vol 214. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-319-10026-5_3

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