Abstract
The ‘Theatre of the Absurd’, as defined by Martin Esslin in 1961, was a movement in twentieth-century theatre which aimed to embody the philosophy of the absurd. According to Esslin, the Theatre of the Absurd was innovative in so far as the very form of the play was disrupted and subverted to such an extent, that the audience is able to gain an understanding of the absurd which transcends theoretical information, communicating the feeling behind the concept. Esslin suggested that Camus, despite formulating this concept so precisely, was not among these playwrights of the absurd, owing to his more traditional theatrical compositions. In this chapter, however, I examine les trois spectacles in Camus’ play Caligula as pieces of absurd theatre in and of themselves, comparable to the innovations of Ionesco and Beckett.
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Notes
- 1.
In French, ‘Les auteurs du théâtre de l’Absurde sont peut-être ceux qui ont profité de la façon la plus positive de la pensée de Camus’.
- 2.
In French, ‘Moralistes avant d’être dramaturges, [Sartre et Camus] ne voient dans le théâtre qu’un moyen … de signifier leurs options philosophiques. À aucun moment, ils ne tentent d’en révolutionner la forme et les structures, versant avec insouciance leur vin nouveau dans les vieilles outres du théâtre traditionnel’.
- 3.
In French, ‘le temps y est tragique précisément parce que rien ne s’y déroule’.
- 4.
In French, ‘Le néant ainsi évoqué s’apparente à la mort, qui occupe une place centrale dans les préoccupations camusienne et beckettienne’.
- 5.
In French, ‘rien’.
- 6.
In French, ‘En versant plus ou moins dans la dérision, ces quelques exemples portent à croire que Camus et Beckett ne convoquent l’intertexte biblique que pour le réfuter’ (my translation).
- 7.
Translation in Esslin (2015, 5).
- 8.
In French, Mon œuvre est une question de sons fondamentaux rendus aussi pleinement que possible, et je n’accepts pas la responsabilité d’autre chose. Si les gens veulent casser la tête sur les harmoniques c’est leur affaire’.
- 9.
In French, ‘Le recours à la scène théâtrale et, plus tard, à la radiodiffusion vont offrir à Beckett la possibilité d’une presentation immédiate de ses existants. Durant la lecture d’un roman, on est en face de caractères d’imprimerie qu’il faut faire vivre en leur prêtant une silhouette, un visage et une voix imaginaire. Au théâtre, nous nous trouvons devant des acteurs en chair et en os qui parlent et qui agissent dans une portion d’espace qui tombe sous nos sens … le théâtre propose une résonance, une temporalité et une espace propres qui donnent à entendre, à voir et à vivre ce que le roman ne pouvait que décrire ou laisser imaginer’.
- 10.
Translation in Esslin (2015, 105).
- 11.
Translation in Esslin (2015, 102–103).
- 12.
Translation in Esslin (2015, 106–107).
- 13.
In French, ‘Le Malentendu n’illustre pas davantage la situation d’incommunicabilité figurée par la ‘théâtre de l’absurde’ […] Alors que la pièce de Camus raconte l’histoire d’un quiproquo circonstanciel, le quiproquo est chez Beckett et Ionesco si consubstantiel au genre humain que leurs œuvres n’ont même pas vocation à raconter des histoires. En cachant son identité, Jan commet une ‘absurdité’, c’est-à-dire une grosse bêtise. Comme les pitreries de Caligula, sa conduite ne rejoint qu’à la faveur d’une confusion verbale la situation ontologique de l’absurde’.
- 14.
Translation in Esslin (2015, 111–112).
- 15.
Translation in Esslin (2015, 144).
- 16.
Translation in Esslin (2015, 152).
- 17.
Translation in Esslin (2015, 124).
- 18.
In English, ‘Another face of tragedy’.
- 19.
In French, ‘Cette sorte d’humour est ce que l’on pourrait nommer le rire métaphysique’.
- 20.
In French, ‘Cependant, cet excès de douleurs et d’horreurs parvient à provoquer le comique’.
- 21.
In French, ‘Jamais, dans la théâtre de Camus, comique et tragique ne sont devenus à ce point, comme ils le seront chez Ionesco, les deux faces d’une même réalité’.
- 22.
In French, ‘croit en l’intelligence et investit dans la sensibilité et dans les facultés de l’imagination. Pour lui, le lourd constat de l’absurde n’est pas terminal’.
- 23.
In French, ‘L’absurde est donc bien une forme d’humanisme tragique’.
- 24.
In French, ‘De leur essence, l’homme camusien et l’homme beckettien sont antagonistes. Le premier obsédé par la passion de vivre, l’autre harcelé par l’image de la vie comme une attente misérable’.
- 25.
In French, ‘Si l’homme camusien est condamné à mort, l’homme becketienne est condamné à exister’.
- 26.
In French, ‘Ayant compris que leur tâche était impossible, les Sisyphe du ‘théâtre de l’absurde’ restent définitivement assis au bas de la pente’.
- 27.
In French, ‘théâtre traditionelle’, ‘prisonnier de ses formes’.
- 28.
In French, ‘s’invente bien d’autres moyens d’expression. Il profite des codes translinguistiques, qui tombent sous les sens et relaient la parole’.
- 29.
In French, ‘Certes, avec une action linéaire et une langue classique, la facture traditionnelle de Camus n’approche pas la révolution formelle propre au Nouveau Théâtre … [Ionesco] profite de l’enseignement de Caligula et … en assume les conséquences et l’extrapole’.
- 30.
In French, ‘on ne comprend pleinement Beckett et Ionesco qu’à travers une optique camusienne’.
- 31.
In French, ‘une adéquation entre l’organisation d’une œuvre et le non-sens qu’elle porte’.
- 32.
In French, ‘Le mystère du monde […] n’est pas moins opaque pour le spectateur de Caligula que pour celui de Godot ou de Fin de partie’.
- 33.
Translation in Esslin (2015, 150).
- 34.
In French, ‘la divinité est ravalée au rang d’une curiosité de foire’.
- 35.
“‘Aujourd’hui, je suis Vénus”… Demain, je serai autre chose, pourrait-il ajouter: il se présente en tant que comédien’.
- 36.
In French, ‘Par la mise en scène d’un mysticisme artificiel, d’un simulacre d’épiphanie, il exhibe présisément son manque de foi. Cette subversion du fait religieux se fonde sur une perception absurde de la vie’.
- 37.
In French, ‘la récurrence de la thématique théâtrale et surtout l’esprit dans lequel l’auteur l’utilise, suggèrent que ce dernier ressent profondément la théâtralité de la vie et qu’il en fait une manifestation majeure de son absurdité’.
- 38.
In French, ‘Si le premier spectacle interne est remarquable par son développement, celui-ci l’est, au contraire, par sa brièveté … L’empereur sait qu’il va mourir sous peu, d’où la brièveté de la séquence, comme il sait l’inanité de toute son action, d’où le ridicule de son costume et de sa gestuelle, et l’ombre fugace. Sa danse est une mise en abîme métaphorique de sa propre situation. Elle est aussi, avec plus d’impact, de la condition humaine’.
- 39.
In French, ‘Pour les auteurs du ‘théâtre de l’absurde’, de façon ontologique, le corps est là. Aux yeux de Camus, il est un moyen’.
- 40.
In French, ‘Beckett … pousse très loin son enterprise de destitution du langage en créant des mimodrames’ (my translation).
- 41.
In French, ‘Jamais Camus ne nous expose la monstruosité de corps grotesques, déformes ou mutilés. Chez Beckett, le corps exhibe ses souffrances. Tout ses personnages sont infirmes, aveugles, impotents, des vagabonds ou des vieillards qui ne cessant de ressasser leur déchéance physique’.
- 42.
In French, ‘Au contraire, Camus n’utilise pas les mouvements, les mimes dans le but de s’opposer au langage. Le corps va être langage, va exprimer quelque chose. Toutefois, nous verrons que l’utilisation de ce langage n’est pas une habitude chez Camus’.
- 43.
In French, ‘scènes jouées à la muette’.
- 44.
In French, ‘l’importance que Caligula accorde aux paroles … Chaque mot a un sens, une valeur profonde et on ne doit pas jouer avec cela. On doit respecter la langage. La démarche d’un Eugène Ionesco, par example, semble parfaitement inconcevable pour Camus. Car, dans la théâtre de l’absurde, le langage est souvent désarticulé, relayé par le mime’.
- 45.
In French, ‘c’est Caligula qui évalue comment les hommes font face à la mort’.
- 46.
In French, ‘Ainsi, il semblerait que justement Ionesco et ses collègues de théâtre de l’absurde aient innové, aeint inventé une nouvelle forme de théâtre (déconstruction des personnages, explosion du langage, disparition de l’action), tandis que Camus, n’y aurait participé que de manière très “classique”’.
- 47.
In French, ‘L’alliance entre un style classique, de la profondeur métaphysique et des cabrioles de pître était cimentée par un élément qui peut-être, plus que tout autre, contribua au succès de Caligula: le souffle exubérant de jeunesse qui communique à l’œuvre un mouvement irrésistible. Au moment le plus crispé de l’action où la grimace cruelle commence à se figer dans un rictus, une pirouette vient briser la tension et rétablir l’équilibre menacé. Charme, gaieté, bouffonnerie, sont des traits que l’on n’a que trop négligé en faveur du message philosophique’.
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Whistler, G. (2020). Absurd Theatre: Caligula and Beyond. In: Camus' Literary Ethics. Palgrave Macmillan, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-030-37756-4_6
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