Résumé
Depuis plusieurs années maintenant, la sécurité sanitaire fait partie à juste titre des priorités politiques. En 2000, le rapport de l’Institut américain de médecine annonçait que 4 à 16 % des patients subissaient des effets indésirables liés aux soins et que les décès rapportés aux erreurs « médicales » se situaient entre 44 000 et 98 000 personnes par an aux États-Unis. Ces chiffres ont été ensuite confirmés par plusieurs études issues de différents pays. En France, la Direction des études de la recherche et des statistiques (DRESS) [1] a réalisé en 2004 une enquête nationale sur un échantillon représentatif d’établissements pour y identifier la prévalence des événements indésirables graves (ElG). Les événements les plus graves et les plus fréquents étaient représentés par des dysfonctionnements du circuit des produits de santé (médicaments, dispositifs médicaux) et les infections nosocomiales ou survenaient après des actes invasifs dont les interventions chirurgicales. En 2009, sur 8 262 séjours observés, dans 251 unités de soins au sein de 81 établissements, 374 EIG étaient recensés dont 177 évitables (soit en moyenne 1 tous les 5 jours [2]). Parmi les causes les plus fréquemment identifiées, on retrouvait en particulier celles liées aux facteurs humains (manque de communication, absence de supervision, interruption de tâche.). Les causes liées aux facteurs humains sont souvent rattachées à des erreurs et, dans la plupart des cas, celles-ci sont considérées comme inacceptables. En matière de gestion des risques, on admet désormais que tout individu, même le professionnel aguerri, peut commettre des erreurs. En effet, le risque d’erreur chez les professionnels de santé est de 1 pour 100 avec une incidence fatale de 1 pour 1 000. Souvent ces erreurs sont liées à une décision inadaptée donnant la priorité à d’autres dimensions que la sécurité [3]. La sécurité d’un système dépend davantage de sa capacité à récupérer les erreurs qu’à celle de les éradiquer [4]. Il est donc important de s’intéresser à la fiabilité des pratiques et de voir en quoi la simulation peut être un outil de choix pour progresser dans ce domaine.
This is a preview of subscription content, log in via an institution.
Preview
Unable to display preview. Download preview PDF.
Références
The Institute of Medicine Report on Medical Errors: Misunderstanding Can Do Harm, Quality of Health Care in America Committee, Medscape General Medicine (2000) 2(3)
Résultats de l’enquête ENEIS, DRESS no 17 (2010)
Amalberti R (2002) Les effets pervers de l’ultrasécurité en médecine. Revue hospitalière de France 489: 7–14
Hollnagel E, Woods DD, Leveson N (eds) (2006) Resilience engineering. Concepts and precepts. Ashgate, Hampshire, England, p 397
Rook LW (1962) Reduction of human error in industrial production No. Report STCM 93–62, 14. Sandia Corporation
Nicolet JL, Carpino A, Wanner JC (1989) « Catastrophes? NON MERCI! » La prévention des risques technologiques et humains. Masson éditeur
Villemeur A (1997) Sûreté de fonctionnement des systèmes industriels. Éditions Eyrolles
Les pratiques de l’intervenant, performance humaine EDF mars 2006, les règles de la sécurité de fonctionnement en aéronautique
Clostermann JP (2010) L’homme au cœur de la sécurité maritime: gestion des ressources de passerelle. La Revue maritime no 489
D’amour, cadre de référence, Collaboration professionnelle. Université de Sherbroole, septembre 1997
Henneman EA, Lee JL, Cohen JI (1995) Collaboration: a concept analysis. J Advanced Nursing 1095(21): 771–4
Closterman JP (2010) L’homme au cœur de la sécurité maritime: gestion des ressources de passerelles. La Revue maritime no 489
Amalberti R (2009) La sécurité du patient en médecine générale. Springer Verlag, p 34
Clostermann JP (2010) Infomer, La conduite du navire de marine marchande, facteurs humains dans une activité à risques
Salas E, Diaz Granados D, Weaver SJ, King H (2008) Does team training work? Principles for heath care. Cad Emerg Med 15(11): 1002–9
Inspiré de Jean-Jacques Robin, Stage BMR issu de l’ouvrage de Closterman JP
Salas E, Diaz Granados D, Weaver SJ, King H (2008) Does team training work? Principles for health care. CadEmerg Med 15(11): 1002–9
Inspiré de Robin JJ, Stage BMR issu de l’ouvrage de Closterman JP Inspiré de Jean-Jacques Robin
Fagin CM (1992) Collaboration between nurses and physicians. No longer a choice. Academic Medicine 67(5): 295–303
Mariono C (1989) The case for interdisciplinary collaboration. Nurs Outlook 37(6): 285–288
Author information
Authors and Affiliations
Corresponding author
Editor information
Editors and Affiliations
Rights and permissions
Copyright information
© 2013 Springer-Verlag Paris
About this chapter
Cite this chapter
Moll, M.C., Bouhours, G., Granry, J. (2013). Simulation en santé et fiabilisation des pratiques. In: Boet, S., Savoldelli, G., Granry, JC. (eds) La simulation en santé De la théorie à la pratique. Springer, Paris. https://doi.org/10.1007/978-2-8178-0469-9_19
Download citation
DOI: https://doi.org/10.1007/978-2-8178-0469-9_19
Publisher Name: Springer, Paris
Print ISBN: 978-2-8178-0468-2
Online ISBN: 978-2-8178-0469-9
eBook Packages: MedicineMedicine (R0)