La contraception du côté des hommes. L’émergence d’une « conscience masculine »

Résumé

Les méthodes contraceptives existantes sont très largement destinées aux femmes (60 % pilule, 23 % stérilet) et concernent, dans une moindre mesure les hommes: 10 % préservatif, 4 % retrait, 0,3 % vasectomie [1]. Aussi, alors que la contraception est d’abord pensée dans un registre féminin et que l’on parle rarement de la fécondité au masculin [2], cette répartition a pour effet une occultation des pratiques masculines de contraception [3]. L’usage de méthodes contraceptives pour les hommes a pu être un acte militant dans les années 1980 [4, 5], mais il est aujourd’hui principalement un palliatif auquel les hommes ont recours lorsque la contraception hormonale est vécue négativement par la partenaire [6]. Aussi, le préservatif est une contraception masculine dans le sens où il se met sur le sexe de l’homme, mais son usage ou la volonté de l’utiliser peut impliquer les deux partenaires. En outre, le préservatif comme contraception peut également être utilisé dans des situations sexuelles où des risques d’infections sexuellement transmissibles (1ST) sont présents: multipartenariat, relations éphémères, infidélité, premier rapport sexuel, etc. [7]. Avec l’arrivée du SIDA, le préservatif est devenu un objet incontournable lors du premier rapport sexuel pour 90 % des jeunes [8].