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Résumé

Suffirait-il d’arpenter les villes et d’observer le crane des passants pour tirer nombre de réflexions sur la richesse ou la précarité du pays, son ouverture ou son enfermement, la liberté de ses habitants, leur sens esthétique, leurs désirs et leurs frustrations ? Il semble bien que la chevelure, ce toit du corps, fournisse, dans bien des cas, des indications privilégiées1. Paris, Rome, Amsterdam, Berlin, New York ou Melbourne, cités changeantes et animées, voient défiler des têtes d’une grande variété, à la manière de théatres de marionnettes géantes. Les chevelures colorées des hommes comme des femmes, la nature de leurs toisons, leurs textures lisses, bouclées, frisées, crépues, leur abondance, leur disposition sur la tête et autour du visage sont autant d’informations sur l’origine, la condition, l’état de santé, de milliers d’individus qui se côtoient, s’ignorent et quelquefois se mêlent. Les cheveux, à la coupe plus ou moins longue, de certains hommes voisinent avec les queues de cheval, les cranes rasés, avec les mèches supérieures, teintes et rabattues sur le haut du front. Les boucles courtes des femmes côtoient les longues crinières des jeunes filles et les toisons méticuleusement défrisées des Africaines et des Caribéennes. La cité européenne donne ainsi un aperçu immédiat de sa diversité. La ville japonaise, avec ses quartiers à la mode, s’approche de cette complexité. Les adolescents, s’opposant à leurs parents, choisissent les coupes et les couleurs les plus insolites. Et les tignasses vertes, jaune citron ou mauves, forment des visions inattendues, faites, presque toujours, pour afficher la rébellion. En Inde, en Chine, en Colombie ou au Mexique, les individus semblent plus uniformisés, leurs cheveux et leurs arrangements capillaires se répartissant en quelques modèles presque constants.

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Références

  1. Dans un ouvrage récent, M.F. Auzépy et J. Cornette montrent bien la valeur « signe », sociale ou politique, du poil ou du cheveu. Histoire du poil sous la direction de Marie-France Auzépy et Joël Cornette (2011), Belin, Paris.

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  2. Tilles G (2008) Teignes et teigneux. Histoire médicale et sociale. Springer, Paris.

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Tilles, G., Gründ, F. (2013). Introduction. In: Les cheveux Signe et signifiant. Springer, Paris. https://doi.org/10.1007/978-2-8178-0317-3_1

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